Sénégal : Arrestations de journalistes

Agence de Presse Africaine – Moins de 48 heures après les interpellations de Maïmouna Ndour Faye (7TV) et de Babacar Fall (RFM), le SYNPICS et le CDEPS ont réagi dans des communiqués officiels, appelant au respect de la liberté de la presse et à la préservation du cadre légal encadrant le travail des journalistes.

Mardi 28 octobre 2025, la gendarmerie avait interpellé Maïmouna Ndour Faye, directrice de la chaîne privée 7TV, lors d’une interview avec Madiambal Diagne, patron de presse visé par un mandat d’arrêt international et actuellement en France. Moins de vingt-quatre heures plus tard, ce mercredi 29 octobre, c’est Babacar Fall, directeur de la rédaction de la Radio futurs médias (RFM), qui a été arrêté à son tour dans les locaux du Groupe à Dakar.

Son interpellation serait liée à la diffusion d’un entretien enregistré avec le même Madiambal Diagne, dans un contexte où la justice sénégalaise poursuit celui-ci pour des affaires de flux financiers illicites.

Ces arrestations successives ont suscité une vague de réactions au sein des organisations professionnelles. Dans un communiqué, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a dénoncé une « violation manifeste de la liberté de la presse », rappelant que « donner la parole à une personne, quelle que soit sa situation juridique, n’est pas un délit ».

De son côté, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), structure représentative des journalistes et techniciens des médias, a publié un communiqué s’interrogeant sur « le respect des garanties constitutionnelles encadrant la liberté d’expression ». Le syndicat a rappelé que « l’interview d’une personne, même poursuivie, relève du droit à l’information, dès lors que cette démarche ne constitue ni entrave à la justice ni incitation à la violence ».

Dans une réaction publiée sur ses réseaux sociaux, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, s’est dit « préoccupé » par les interpellations et a appelé à la libération immédiate des deux journalistes. Il a exhorté l’État du Sénégal à « respecter ses engagements internationaux » en matière de liberté de la presse et à renforcer les pouvoirs du CORED (Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie).

Pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a été faite par les autorités judiciaires sur les raisons précises de ces interpellations.

Source : Agence de Presse Africaine (APA)

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page