Mauritanie – Second mandat présidentiel : El Ghazouani doit en finir avec la République des privilèges !

Le Quotidien de Nouakchott – Depuis des décennies, la Mauritanie est en proie à un fléau insidieux : la République des privilèges. Ce terme, loin d’être nouveau, a pris racine sous les régimes militaires, notamment de Taya, où une élite protégée par le pouvoir s’est arrogé des privilèges injustifiés dans tous les secteurs de la société. Cette pratique s’est intensifiée sous les mandats de l’ex-président Aziz, atteignant des sommets choquants avec la vente de postes administratifs comme s’il s’agissait de marchandises ; rien que ça !

La République des privilèges, malgré sa nature discrète, est d’une violence inouïe. Elle a peut-être même plus d’effets dévastateurs que les manifestations et autres actes de vandalisme. Violence quasi-imperceptible mais qui est là, latente, hantant les esprits. Cette pratique a non seulement perverti le mérite et la compétence, mais elle a accentué également les inégalités déjà criantes au sein de la société mauritanienne.

Les enseignants, par exemple, dont une grande majorité prend sa retraite sans aucune sécurité financière pour leur famille, regardent impuissants pendant que des loteries foncières font de certains citoyens des millionnaires du jour au lendemain, sans avoir investi le moindre centime.

En effet, après les juges, les greffiers, les secrétaires de greffiers, les professeurs d’Université, les parlementaires, voici qu’une centaine d’Avocats a bénéficié de parcelles de terrain sur la route de Nouadhibou. Comment est-il acceptable que ceux déjà favorisés par leurs positions bénéficient encore de la générosité de l’État, aux dépens de la majorité qui lutte pour sa subsistance ?

Aujourd’hui tout semble indiquait que le chemin le plus court pour sombrer dans la précarité en Mauritanie c’est avoir un statut de fonctionnaire.

Révélateur de cette maladie sociale, même le système judiciaire n’est pas à l’abri : un récidiviste, condamné à une année ferme de prison pour enlèvement et viol de filles mineures, est sorti après deux mois de détention, ce qui sape ainsi toute confiance envers une institution censée protéger les droits fondamentaux.

Il est désormais impératif que le président El Ghazouani, entamant son second mandat, prenne des mesures radicales pour mettre fin à cette République des privilèges. L’avenir de la Mauritanie repose sur la capacité de ses dirigeants à garantir l’égalité des chances pour tous les citoyens, sans distinction de statut social ou de connexions politiques.

La précarité grandissante des fonctionnaires illustre clairement que ce n’est plus un chemin de carrière sûr, mais plutôt un risque accru de précarité.

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Source : Le Quotidien de Nouakchott (Mauritanie) – Le 08 juillet 2024

 

 

 

 

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