Michael Jackson, « l’enfant du pays » célébré par le village ivoirien de Krindjabo

La capitale du royaume du Sanwi, où l’ancien « roi de la pop » avait des ancêtres, a invité un sosie pour le 15ᵉ anniversaire de sa mort et nourrit de grandes ambitions mémorielles autour de la superstar américaine.

Le Monde – Quinze ans après sa mort, Michael Jackson est de retour en Côte d’Ivoire… ou presque. C’est un sosie de la superstar américaine, le Chinois Wang Yonghua, dit « Wang Jackson », qui a atterri vendredi 21 juin à Abidjan. Après avoir été reçu samedi par Eugène Aka Aouélé, le président du conseil régional du Sud-Comoé, il se rendra sur les traces du « roi de la pop », à Krindjabo, dans le département d’Aboisso, dans le sud-est du pays, où il est attendu mardi pour la célébration du 15e anniversaire de la mort de Michael Jackson.

L’histoire d’amour entre la pop star et la Côte d’Ivoire remonte à 1992. Alors au sommet de sa carrière, le chanteur décide de découvrir ses origines africaines et réalise un test ADN, qui lui apprend qu’il vient du royaume du Sanwi, un lieu de vente et de déportation d’esclaves durant la traite négrière, proche de la frontière avec l’actuel Ghana.

En février de la même année, il se rend donc à Krindjabo, la capitale du royaume, où les autorités traditionnelles le reconnaissent comme l’héritier de la famille royale et le consacrent prince Amalaman Anoh, en référence au premier roi du Sanwi. La cérémonie est abondamment médiatisée, et le petit royaume du Sanwi connaît une notoriété internationale inespérée.

Obsèques symboliques et tombe sacrée

 

Inespérée et éphémère. Il faut attendre 2009 et la mort de Michael Jackson pour que le village de Krindjabo accueille à nouveau les caméras de la presse internationale. Car le roi du Sanwi, Amon N’Douffou V, réclame le corps de la superstar pour l’enterrer sur ses terres, conformément à la tradition. L’ambassade américaine refuse, mais le village organise des obsèques symboliques pour « l’enfant du pays ».

Conformément à sa stature princière, sa tombe est déclarée sacrée et sa localisation maintenue secrète. Les adeptes de tourisme mémoriel, en particulier les Américains afrodescendants qui se rendent au royaume du Sanwi pour découvrir les lieux marqués par l’histoire de l’esclavage, ne peuvent donc pas s’y rendre pour rendre hommage à l’ancien « roi de la pop ».

Un problème auquel entend remédier le révérend pasteur Marcel Kouamenan, qui dirige la fondation caritative Jackson Legacy, en faisant ériger à Krindjabo un mémorial doté d’une statue de six mètres de haut à l’effigie du chanteur. La première pierre doit être posée le 25 juin, en présence d’une délégation conduite par Marcel Kouamenan et Wang Jackson, invité spécial du révérend pasteur.

« La délégation ira saluer le roi du Sanwi, détaille Olivier Kattie, porte-parole du souverain, puis elle se rendra sous le krindja [l’arbre emblématique planté au centre du village]. La même cérémonie qu’en 1992, lorsque Michael Jackson était venu à Krindjabo, sera reproduite en son honneur. Le sosie sera revêtu des mêmes atours princiers que Michael Jackson, et il sera intronisé comme Michael Jackson l’a été. »

Une procession de villageois doit se rendre ensuite à l’entrée du village pour poser la première pierre de la stèle. « Ce sera une sorte de sanctuaire pour les fans de Michael Jackson du monde entier, s’enthousiasme Olivier Kattie. De grandes cérémonies seront organisées tous les ans à l’anniversaire de sa mort, et des fans viendront de Chine, du Japon, des Etats-Unis, d’Europe, de partout ! Parce que c’est le village de Michael Jackson, Krindjabo attirera tous les regards. Grâce à nous, Michael Jackson ne mourra jamais. »

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 (Abidjan, correspondance)

Source : Le Monde avec AFP

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