Fabrication de vaccins en Afrique : un sommet à Paris pour créer un fonds de 1 milliard de dollars

A l’occasion du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, un nouveau mécanisme financier doit être lancé pour accélérer la production sur le continent.

Le Monde  – Rassembler « plus d’un milliard de dollars » pour accélérer la fabrication africaine de vaccins. C’est l’ambition affichée par la France, organisatrice avec l’Union africaine (UA) et GAVI l’Alliance du vaccin, du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales qui doit se tenir jeudi 20 juin à Paris.

Le rendez-vous réunira au siège du ministère des affaires étrangères plusieurs chefs d’Etat africains, une vingtaine de ministres de la santé du continent, d’Asie et d’Amérique latine, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais aussi des poids lourds de l’industrie pharmaceutique.

A cette occasion, un nouveau mécanisme financier innovant baptisé African Vaccine Manufacturing Accelerator (AVMA) doit officiellement être lancé pour donner les moyens de leur indépendance vaccinale aux pays africains. Le projet est de produire 60 % des doses qui leur seront nécessaires à l’horizon 2040.

La crise du Covid-19 et les ratés du mécanisme d’entraide internationale Covax avaient révélé l’extrême dépendance des cinquante-quatre pays africains aux fabricants étrangers qui leur fournissent plus de 98 % des vaccins que le continent consomme.

« Nous ne voulons plus revivre ce que nous avons traversé avec l’Inde, explique Jean Kaseya, le patron du CDC Africa, l’agence africaine de santé publique de l’UA. Quand la vague Omicron a déferlé sur le pays en 2022, le Serum Institut of India, auprès duquel les pays africains avaient commandé des millions de doses de vaccins anti-Covid, a suspendu ses livraisons pour servir d’abord la population indienne. »

« Souveraineté sanitaire en Afrique »

Pour abonder au fonds AVMA, l’Elysée a annoncé la contribution, « pour les trois quarts », de l’Union européenne, France, Allemagne et Italie en tête. Ajoutée à celle des Etats-Unis, du Canada, de la Corée du Sud et du Japon, le total devrait « dépasser le milliard de dollars » (quelque 930 millions d’euros), promet Paris, mis à disposition au cours des dix prochaines années afin de développer la capacité manufacturière africaine.

Plusieurs fabricants déjà actifs sur ou pour le continent, « qui ont vocation à coopérer », selon l’Elysée, feront le déplacement tels que Biovac et Aspen (Afrique du Sud), EuBiologics (Corée du Sud), l’Institut Pasteur de Dakar notamment. Le français Sanofi devrait faire une annonce d’importance.

Emmanuel Macron s’entretiendra avec ses homologues rwandais, sénégalais, ghanéen et botswanais, ainsi qu’avec le président de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, « pour faire le point sur l’agenda de la souveraineté sanitaire en Afrique » et évoquer certaines « des crises qui secouent encore le continent », dont la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et celle au Soudan.

Le paludisme, pour lequel deux vaccins sont en cours de déploiement depuis 2023 et la crise du choléra, qui ne cesse de s’étendre dans tout l’est du continent, seront également au menu du Forum. Alors que les pays où sévit le vibrion en raison de la faiblesse des infrastructures d’assainissement, de déplacements de population « records » selon l’ONU, ou des effets du dérèglement climatique sont confrontés à une pénurie mondiale de vaccins anticholériques, « des annonces spécifiques seront faites », a insisté l’Elysée.

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Source : Le Monde

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