Seneplus – Les fractures qui minent le sommet de l’État se propagent jusque dans la diaspora. Ce mardi 25 novembre 2025, deux communiqués contradictoires émanant de sections du parti Pastef en France ont révélé une profonde division sur le soutien à apporter au Premier ministre Ousmane Sonko, reflet des tensions entre ce dernier et le président Bassirou Diomaye Faye.
Le bureau exécutif de Pastef France a ouvert les hostilités en publiant un communiqué appelant à la « cohésion et à l’unité » de tous les membres. Tout en réaffirmant son « soutien indéfectible au président du parti, Ousmane Sonko », la coordination française a néanmoins pris une position d’équilibre en se déclarant « totalement mobilisée pour soutenir le gouvernement du Sénégal dans la mise en œuvre du programme de rupture porté par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye », selon le texte diffusé mardi.
Mais c’est surtout l’appel lancé conjointement aux deux dirigeants qui a retenu l’attention : Pastef France demande aux « frères Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko à s’engager résolument dans la voie du dialogue constructif et de la responsabilité pour préserver cette alternance chèrement acquise », reconnaissant ainsi implicitement l’existence de tensions au sommet.
Quelques heures plus tard, la section Pastef 94 Val-de-Marne a publié un communiqué cinglant « se désolidarisant » explicitement de la position du bureau exécutif national. Le texte dénonce un communiqué de Pastef France « qui ne répond pas aux attentes légitimes des militants réclamant un soutien clair, ferme et sans équivoque au président Ousmane Sonko ».
Dans un ton beaucoup plus tranché, la section francilienne « réaffirme avec force son soutien indéfectible au président de notre parti Ousmane Sonko, leader visionnaire, porte-voix de la souveraineté populaire et figure centrale du renouveau politique sénégalais », selon le communiqué. Les militants du Val-de-Marne vont plus loin en affichant clairement leur camp pour l’échéance présidentielle de 2029 : « Nul ne pourra nous détourner de notre objectif, qui demeure de promouvoir et d’accompagner la candidature du président Ousmane Sonko pour l’échéance électorale de 2029. »
Cette crise dans la diaspora intervient alors que les tensions entre le président de la République et son Premier ministre occupent de plus en plus l’actualité politique sénégalaise, laissant présager des difficultés accrues pour maintenir la cohésion du projet de rupture porté par Pastef depuis son accession au pouvoir.
Source : Seneplus (Sénégal)
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