Putsch en Guinée-Bissau : les tribulations africaines du président déchu Umaro Sissoco Embalo

Depuis le coup d’Etat survenu à Bissau, le 26 novembre, l’ex-chef de l’Etat a déjà séjourné dans trois pays du continent. Après le Sénégal et la République du Congo, il est arrivé au Maroc, le 3 décembre.

Le Monde   – C’est devenu le feuilleton de la semaine en Guinée-Bissau et sur le continent africain. Les déplacements de l’ex-président Umaro Sissoco Embalo, démis par un coup d’Etat le 26 novembre, après cinq années à la tête du pays ouest-africain, sont scrutés jour après jour. Dernier épisode en date : le chef d’Etat déchu est arrivé au Maroc, mercredi 3 décembre, après une escale à Lomé. Là, M. Embalo a pris le temps de déjeuner avec le président togolais Faure Gnassingbé.

« Il possède une maison à Casablanca. Il y sera bien », assure un de ses proches. Son épouse, elle, est restée à Bissau. Le Maroc est le troisième pays dans lequel M. Embalo, réputé pour avoir de multiples réseaux dans les milieux politiques et diplomatiques, se rend en une semaine. Le chef de l’Etat renversé voyage avec une équipe restreinte, pas plus de cinq personnes. Son entourage resté en Guinée-Bissau n’est pas inquiété, ce qui alimente les suspcions quant à un coup d’Etat « de complaisance ».

Au lendemain du putsch, après avoir passé plusieurs heures à l’état-major, sous bonne garde des soldats qui ont pris le pouvoir, selon ses propres dires à la presse, il a d’abord rejoint Dakar, à bord d’un vol affrété par le gouvernement sénégalais.

Au Sénégal, le pouvoir suit traditionnellement de près les soubresauts politiques en cours chez son voisin. M. Embalo s’est entretenu avec le président Bassirou Diomaye Faye. Mais sa présence n’a pas semblé du goût du premier ministre, Ousmane Sonko, qui a dénoncé devant l’Assemblée nationale, le 28 novembre, une « combine ».

Une accusation qui alimente les doutes sur les intentions des putschistes à Bissau. Selon l’opposition dans le pays et plusieurs observateurs, le coup d’Etat pourrait en réalité être une manœuvre du clan présidentiel pour empêcher la victoire de l’opposant Fernando Dias da Costa à l’élection présidentielle, qui s’est tenue le 23 novembre et dont les résultats du premier tour n’ont jamais été annoncés.

Connu pour son entregent

Devenu encombrant au Sénégal, M. Embalo reprend alors un avion,​​ affrété cette fois-ci par la présidence congolaise, en direction de Brazzaville. En matière de diplomatie et de sécurité, la Guinée-Bissau et la République du Congo entretiennent des liens historiques et, surtout, l’ex-président bissau-guinéen se dit proche du chef d’Etat Denis Sassou Nguesso – qu’il appelle « Papa ».

Lire la suite

 (Bissau, envoyé spécial)

Source : Le Monde

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile