Agence de Presse Africaine – De Dakar à Bobo-Dioulasso, de Bamako à Conakry, en passant par Cotonou, Accra, Niamey et Abidjan, l’actualité ouest-africaine de ce mardi 11 novembre 2025 révèle une région en pleine effervescence politique, diplomatique et économique. Entre querelles gouvernementales, initiatives de développement et démonstrations de souveraineté, les États de la région cherchent à consolider leur position tout en affrontant des défis internes et externes.
Au Sénégal, le ton est monté au sein même du gouvernement de la coalition Diomaye-Président. Selon Seneweb, le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de son Téra-meeting du 8 novembre à Dakar, a vertement critiqué son ministre de l’Environnement, Abdourahmane Diouf, qu’il soupçonne de duplicité politique et de gestion douteuse. Sans le nommer, il l’a accusé d’être impliqué dans une affaire de surfacturation. En réponse, « Ass » a préféré la voie feutrée d’un message sur Facebook, rappelant ses valeurs familiales et morales héritées d’un père maître coranique. Une réplique subtile, mais révélatrice des dissensions internes d’un pouvoir encore jeune et déjà ébranlé par des luttes d’influence.
Pendant ce temps, à Bamako, Maliweb s’interroge sur la trajectoire diplomatique du pays sous la Transition. Les relations froides avec les puissances occidentales poussent le Mali à se tourner vers de « petits pays » comme le Pakistan, la Hongrie ou l’Indonésie. Une réorientation symbolique mais qui, selon les observateurs, ne saurait remplacer la coopération historique avec les grandes nations. Le média appelle les autorités à une diplomatie plus équilibrée et apaisée, pour sortir du cycle de méfiance qui isole progressivement Bamako sur la scène internationale.
Au Burkina Faso, la journée a pris des airs de développement économique concret. L’Agence d’Information du Burkina (AIB) rapporte que le Premier ministre Rimtalba Ouédraogo a inauguré de nouveaux ouvrages au port sec de Bobo-Dioulasso, pour un coût de dix milliards de francs CFA. Ce projet, fruit d’un partenariat entre la Chambre de commerce et l’administration douanière, vise à fluidifier le trafic et renforcer les recettes nationales. Dans un contexte sécuritaire tendu, ces infrastructures traduisent la volonté du gouvernement de faire de la logistique un levier de compétitivité et d’intégration régionale.
Au Niger, l’Agence Nigérienne de Presse (ANP) décrit une scène d’unité populaire : le président Abdourahamane Tiani, en visite à Tahoua, a été accueilli par des foules enthousiastes scandant son nom. Le meeting, marqué par des chants, poèmes et dons symboliques, a permis au chef de l’État de renouer avec les populations et de réaffirmer sa proximité. Une mise en scène politique forte, dans un contexte où le régime cherche à consolider son ancrage intérieur après la rupture avec la France et la Cédéao.
Au Bénin, Banouto relance le débat institutionnel autour de la création d’un Sénat. L’idée, déjà esquissée lors de la Conférence nationale de 1990, refait surface par une proposition de loi déposée par la majorité parlementaire. Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle, rappelle les réticences passées liées au coût et à la complexité du bicaméralisme, tout en laissant la porte ouverte à une évolution du système politique. Le futur Sénat, selon ses promoteurs, devrait garantir la stabilité et la cohésion nationales.
À Accra, Pulse Ghana fait état d’un nouveau bras de fer institutionnel : les députés de l’opposition ont quitté la commission des nominations lors de l’audition du juge Paul Baffoe-Bonnie, candidat au poste de juge en chef. Ils dénoncent une violation de la Constitution et un processus « entaché d’irrégularités ». Ce boycott illustre la méfiance persistante entre les deux camps politiques et ravive le débat sur l’indépendance de la justice dans le pays.
En Guinée, Africaguinée met en lumière un événement d’envergure économique et diplomatique : l’inauguration du mégaprojet intégré mines-infrastructures de Simandou, considéré comme un catalyseur pour l’économie nationale. La capitale Conakry accueille de nombreux dignitaires, parmi lesquels le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguéma, le Premier ministre ivoirien Robert Beugré Mambé et le vice-Premier ministre chinois, avec l’arrivée imminente du président rwandais Paul Kagame. La cérémonie officielle se tiendra à Moribaya, dans la préfecture de Forécariah, marquée par le départ du premier navire transportant le minerai de fer. L’événement symbolise non seulement l’attractivité du pays pour les investisseurs internationaux mais aussi son ambition de renforcer sa position stratégique en Afrique de l’Ouest.
En Gambie, The Fatunetwork livre un récit émouvant et inspirant : celui des cinq frères Marenah, originaires du village de Kudang, devenus militaires aux États-Unis. De la Marine à la Garde nationale, ils incarnent le rêve américain au service d’un autre drapeau, tout en portant l’héritage de leur terre natale. Leur histoire, célébrée à la veille du Jour des anciens combattants, symbolise une diaspora africaine intégrée, fidèle à ses racines et dévouée à sa nouvelle patrie.
Au Nigeria, The Punch décrit une atmosphère tendue après les menaces du président américain Donald Trump d’intervenir militairement dans le pays si les violences contre les chrétiens se poursuivaient. En réaction, l’armée nigériane a intensifié ses opérations terrestres et aériennes contre les groupes terroristes dans le nord. Les affrontements sanglants entre Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest se poursuivent, tandis que les forces armées multiplient les frappes de précision dans plusieurs États. Malgré ces efforts, la situation reste précaire, et les discours belliqueux venus de Washington ajoutent une pression diplomatique à un climat déjà explosif.
La Côte d’Ivoire, elle, choisit la voie des urnes. Selon 7info, Charles Blé Goudé, président du COJEP, a annoncé la participation de son parti aux législatives de 2025, promettant de construire un « contre-pouvoir démocratique » à l’Assemblée nationale. Après son soutien à Simone Gbagbo à la présidentielle, cette nouvelle orientation marque le retour officiel de son mouvement dans le jeu politique ivoirien.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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