Le soutien cette semaine des leaders et sympathisants Baathistes à trois candidats à la présidence focalise l’attention des observateurs. A plus d’un mois du scrutin du 22 juin prochain l’opinion publique est inquiète de ce retour des ultra nationalistes arabes responsables de la division du peuple mauritanien et ayant contribué à la « dénégrification » de la Mauritanie le cœur de la politique de Ould Taya dont le long règne de 84 à 2005 a conduit à la déportation en 89 de plus de 100000 noirs au Sénégal et au Mali.
Ce tapage médiatique depuis une semaine à Nouakchott est un message de continuité du racisme d’Etat pour le candidat de Ould Aziz. Il s’agit en réalité d’un soutien d’une partie des nationalistes arabes mais important pour Ould Ghazouani pour poursuivre la politique menée par son mentor. Les observateurs qualifient ce retour sur la scène politique comme une provocation voire un défi.
Cette résurgence du nationalisme arabe à la veille des présidentielles revêt une double signification. Ce soutien apporte de l’oxygène au candidat de Ould Aziz qui semble être talonné par le candidat indépendant Ould Boubacar selon les intentions de vote publiées régulièrement par les réseaux sociaux. Et ensuite c’est la continuité du régime de Ould Aziz qui peut garantir la poursuite de l’impunité des criminels de l’armée contre les exactions des noirs de 89 à 91. Une diversion politique calculée pour maintenir le statu quo.
En réalité dans cette phase décisive pour le changement au sommet de l’Etat les mauritaniens craignent plus les fraudes et irrégularités habituelles que des gesticulations d’une minorité intégriste arabe dont le seul rêve est une Mauritanie monocolore.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 05 mai 2019)
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