Si quelques uns de ces professionnels de la manche ont des tares physiques la plus part d’entre eux sont surtout attirés par l’appât du gain substantiel et facile auxquels il faut ajouter les élèves de certaines écoles coraniques qui malgré l’obligation de scolarité n vigueur dans notre pays depuis plusieurs années continuent à s’y soustraire avec la complicité de leur parents et marabouts.
La Mauritanie, terre d’islam a toujours été un pays où la solidarité est mise en avant. Mais la crise économique et la vie citadine sont entrain de changer la donne. Il y a quelques années les premiers mendiants avaient fait leur apparition en ville où ils étaient poussés par une sécheresse qui avait décimé les troupeaux et asséchés les cultures. Les mendiants étaient rares dans les rues, et ils se contentaient des produits alimentaires qu’on leur donnait, essentiellement le sucre et le riz car chez les maures une charité de couleur blanche apporte toujours plus de bienfaits sur celui qui la donne. Conséquence, les mendiants se retrouvaient chez la boutique du détaillant pour lui vendre leur moisson de la journée. Mais depuis, sans doute pour se donner bonne conscience, les détourneurs de deniers publics se mirent à offrir de gros billets en guise d’oboles. Gagnés par le goût du gain facile, des centaines de personnes de toutes conditions ont commencé à en faire une profession. Et la surenchère aidant les mendiants sont devenus de plus en plus téméraires. Après avoir été confinés aux alentours des mosquées, ils se sont mis à essaimer les centres commerciaux et à pourchasser leur cible privilégiées c’est-à-dire les automobilistes. C’est ainsi que près des feux rouges des grandes stations de service mais aussi autours des banques et des administrations des hordes de quémandeurs s’agrippent aux passants pour leur soutirer des sous. Mais le pire c’est de voir des paraplégiques se faufiler entre les automobiles risquant à chaque fois de se faire écraser mais la palme de l’indécence est remportée par certaines femmes qui sous un soleil de plomb présentent des nourrissons faméliques au regard des passant en vue de susciter plus de pitié et de compassion. Ils n’hésitent pas à se faufiler entre les véhicules, aux différents feux, gênant du coup la circulation et sont le plus souvent exposés à des accidents de la circulation. Bon nombre de nos vieilles personnes avides d’argent se livrent à cette activité même si rien ne leur manque.
Evidemment les autorités mauritaniennes ont essayé mais sans grande conviction d’éradiquer le phénomène. Un budget conséquent a été dégagé et mis à la disposition du Commissariat aux Droits de l’Hommes et à la société civile pour financer des programmes de réinsertion. Des centres ont été ouverts mais la recette de la rue est si importante que rien ne saurait la compenser. Donc sitôt entré dans ces centres les mendiants reviennent à la rue pour se remettre à cette activité si lucrative. Evidemment tolérée par la loi. Ainsi sous le regard impassible des policiers, les mendiants continuent à slalomer entre les véhicules et à gêner considérablement la circulation.
Quand au Commissariat il est aux abonnés absents.
BC
Source : www.quotidien-nouakchott.com le 04/05/2010