Courrier international – Israël et le Hamas semblent “ne jamais avoir subi une pression aussi forte que ces derniers mois pour parvenir un cessez-le-feu”, note le Washington Post. Et notamment ces dernières 48 heures.
Alors que l’État hébreu et le groupe islamiste palestinien doivent tenir dimanche et lundi des pourparlers indirects au Caire sur le plan Trump, qui ambitionne de mettre fin à la guerre à Gaza et de parvenir à la libération des otages, le président américain a intensifié samedi 4 octobre la pression sur le Hamas, prévenant qu’il ne “tolérerait aucun retard” dans l’application de ce plan.
“Après négociations, Israël a accepté la ligne de retrait initial que nous avons montrée au Hamas”, a-t-il affirmé dans un message sur son réseau Truth Social, accompagné d’une carte montrant une ligne jaune à l’intérieur de la bande de Gaza, tracée à une distance d’1,5 km à 3,5 km des frontières du territoire palestinien. “Quand le Hamas confirmera [qu’il accepte cette ligne] le cessez-le-feu entrera immédiatement en vigueur et l’échange des otages et des prisonniers commencera et nous créerons les conditions pour la prochaine phase de retrait”, a-t-il précisé.
Pressé de voir les deux belligérants accepter son plan, Donald Trump n’a pas non plus hésité vendredi à “mettre au pied du mur” son allié israélien, remarque CNN.
À la surprise du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le président américain a accueilli favorablement l’accord très conditionnel donné par le Hamas à son plan. “Vendredi, en réponse à un nouvel ultimatum de M. Trump, le Hamas a annoncé qu’il était prêt à libérer tous les otages. Mais il n’a pas donné de détails concernant le calendrier de cette libération, a refusé de déposer les armes et a déclaré vouloir ’discuter des détails’ du plan de M. Trump”, rappelle le New York Times.
“La perspective du retour des otages et de la fin de la guerre a ravivé les espoirs tant en Israël qu’à Gaza samedi”, observe le quotidien américain. Après la réaction positive de Trump à la réponse du Hamas, présentée comme une victoire, “des États du monde entier ont accueilli les événements de vendredi soir comme si la paix avait déjà éclaté”. Nétanyahou “se retrouve désormais avec le monde entier qui applaudit, et il doit maintenant expliquer pourquoi il s’oppose” à la paix, analyse Eran Etzion, un ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale israélien, interrogé par le Times.
« En l’espace d’un après-midi, M. Trump a accepté l’accord conditionnel du Hamas, une décision qui exerce une pression sur le Premier ministre israélien le forçant à préserver la dynamique en cours afin de garantir le retour rapide des otages », analyse le quotidien new-yorkais dans un autre article publié un peu plus tôt dans la journée.
Les contours du retrait israélien, “un point sensible”
Dans un discours télévisé samedi soir, le Premier ministre israélien a dit espérer que tous les otages retenus dans la bande de Gaza seraient ramenés chez eux dans “les prochains jours”.
Pour L’Orient – Le Jour, « les contours du retrait israélien demeurent” néanmoins “le point le plus sensible, susceptible de balayer toute perspective de voir les 20 points de Trump se transformer en un accord contraignant ». « Malgré une réponse positive – qui devrait le laver de tout soupçon d’obstruction, le Hamas semble vouloir une garantie sur le retrait complet de l’armée israélienne à Gaza », souligne le journal libanais.
Or, la carte publiée samedi par Trump, montrant la ligne initiale de retrait acceptée, selon lui, par Israël, prévoit que “l’armée israélienne continuera de maintenir une présence dans le sud de Gaza, à Rafah et Khan Younis, ainsi que dans de grandes parties du nord de la bande, en plus de sa zone tampon dans d’autres parties du territoire”, remarque le Times of Israel.
Le retrait complet de Tsahal à Gaza est “une condition impossible à accepter pour Benjamin Netanyahu, alors qu’Israël n’entend sans doute pas renoncer au point probablement le plus important pour lui : le périmètre de sécurité qui lui est accordé dans le texte le long de sa frontière avec Gaza, comprenant également le point de passage de Rafah avec l’Égypte”, analyse L’Orient – Le Jour.
“De quoi donner à Tel Aviv une occasion de tuer l’accord ? ”, s’interroge le quotidien libanais. “La position de Donald Trump sera décisive dans les prochaines heures, ce dernier étant désormais en position d’arbitre au milieu du bras de fer. Sa volonté farouche de conclure un accord, alors qu’il se pose en Mr Paix, pourrait le pousser à exercer une pression supplémentaire sur Israël”, estime L’Orient – Le Jour.
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