Le Parisien – L’heure était au recueillement ce lundi matin. À 11 heures, la dépouille d’Aboubakar Cissé, sauvagement assassiné dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard) le 25 avril dernier, est arrivée à la Grande Mosquée de Paris.
Une cérémonie religieuse a été célébrée « avant le rapatriement vers (la) terre natale » du corps du jeune Malien de 22 ans, où il sera enterré, selon un communiqué du recteur. Une prière mortuaire était prévue avant un « moment de recueillement », selon le texte. Une foule nombreuse de fidèles et de proches de la victime était présente.
« Nous, musulmans de France, attendons davantage que de simples déclarations. Ce crime n’est pas un fait divers, c’est un acte de haine, d’extrême violence, ponctué d’invectives anti-islam (…) C’est un attentat islamophobe, un crime terroriste », a dénoncé le recteur de la Grande mosquée, Chems-Eddine Hafiz, lors d’une prise de parole.
La rencontre entre la famille et Bruno Retailleau repoussée
« Certaines absences, hésitations, ont laissé des traces. Quand le mot islamophobe devient l’objet d’un débat stérile, on en nie la violence réelle. (…) On ne peut pas combattre une haine que l’on refuse de nommer », a-t-il ajouté. « Ce drame ne doit pas devenir le ferment d’une division supplémentaire. Il doit être une secousse salutaire, une prise de conscience du lien précieux qui nous unit au-delà de nos différences », a poursuivi le recteur de la Grande Mosquée de Paris.
Ce lundi, une rencontre devait avoir lieu entre le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et la famille de la victime, ainsi que des membres du Haut Conseil des Maliens de France. Elle a finalement été repoussée au 23 mai. Si l’entourage du locataire de la place Beauvau assure qu’il est en contact avec des oncles d’Aboubakar Cissé, Aminata Konaté-Boune, porte-parole de la famille, assure qu’aucun de ses membres n’a été contacté, mais que des liens ont été établis avec des représentants de la communauté malienne.
Une information judiciaire pour assassinat aggravé en raison de l’appartenance de la victime à une religion a été confiée à un juge d’instruction du pôle criminel de Nîmes. Mais les proches de la victime réclament que les investigations sur ce crime, qu’ils considèrent comme un « attentat terroriste », soient confiées au Parquet national antiterroriste (PNAT).
Source : Le Parisien
Suggestion Kassataya.com : Le discours prononcé par Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris.
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com