Mauritanie : une armée monocolore et très politisée

La politisation de l’armée mauritanienne ne fait pas exception dans la sous-région. Elle pourrait même retrouver un rôle plus visible en cas de crise politique.

Cette lapalissade est au cœur d’une étude réalisée par le projet “Megatrends Afrika” (Les Grandes Tendances en Afrique) et financée par l’Allemagne. Ce n’est pas nouveau si les observateurs se réfèrent aux coups d’Etat militaires successifs de Ould  Saleck à Ould Aziz. L’accession au pouvoir de Ould Ghazouani en 2019 par les urnes ne change pas fondamentalement la gouvernance militaire. Autrement dit comme le pointe cette étude, le rôle politique de l’armée limite la marge de manœuvre de la politique civile.

Le général Ould Ghazouani s’est débarrassé de la tenue militaire pour la veste et la cravate tout en facilitant la domination des “Beydanes”, en particulier des groupes originaires de l’est et du nord de la Mauritanie, au sein des grades supérieurs de l’armée, devenue monocolore. Cette armée des généraux assure l’alternance militaire remettant aux calendes grecques la réconciliation nationale. Les généraux même à la retraite sont impliqués dans la politique comme en témoignent le général à la retraite Ould Menguett, président actuel de l’Assemblée nationale et présumé tortionnaire dans les années de braise et le ministre de la Défense Hannena Ould Sidi. Après plus de six ans de gouvernance de Ould Ghazouani, presque toutes les richesses naturelles sont entre les mains des hauts gradés. C’est l’oligarchie militaire en marche.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 12 novembre 2025)

 

 

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile