Mauritanie – Tribune citoyenne : «Je refuse de céder à la peur» / Par Sonia Haidara

Depuis un certain temps, je suis la cible de harcèlement, d’insultes et de menaces de mort, simplement parce que je m’engage pour la justice, pour la vérité, et pour les droits humains dans mon pays.

J’ai reçu des appels masqués contenant des menaces explicites de mort, des insultes publiques sur Facebook, ainsi qu’un harcèlement répété sur les messageries privées. Ces attaques ne sont pas de simples dérapages impulsifs : elles sont calculées, organisées, destinées à m’intimider et à me réduire au silence. Mais qu’on se le dise clairement : je ne me tairai pas. Je n’ai jamais insulté personne, je n’ai jamais porté atteinte à la dignité d’un citoyen.

Mon seul engagement est celui de défendre les opprimés, de dénoncer les injustices, et de réclamer un État de droit où chaque être humain a sa place — peu importe son origine, son statut ou sa communauté. Ceux qui me harcèlent pensent peut-être que la peur va me faire reculer. Ils se trompent profondément. Chaque menace reçue, chaque appel masqué, chaque insulte ne fait que renforcer ma détermination.Je me bats pour des valeurs qui dépassent ma personne.

Je me bats pour tous ceux que l’on tente de faire taire, pour tous ceux que la peur étouffe, pour tous ceux à qui on a volé la voix. Et je le dis avec force : « Vous pouvez menacer ma vie, mais vous n’assassinerez jamais la cause que je porte. Vous pouvez salir mon nom, mais vous n’effacerez jamais la vérité. Je continuerai parce que ma lutte est juste, et la justice finit toujours par triompher. »

J’appelle les autorités à agir. Je demande officiellement : l’ouverture d’une enquête sur les menaces de mort que j’ai reçues ; l’identification et la poursuite des auteurs de ces actes criminels ; une protection réelle pour les militants et défenseurs des droits humains, trop souvent laissés exposés à la violence ; un rappel public que la haine en ligne, le harcèlement et les menaces de mort sont des violations punies par la loi.

Car laisser ces actes impunis, c’est encourager ceux qui utilisent la peur comme arme contre les citoyens. C’est accepter qu’une personne puisse être traquée simplement pour son engagement. Moi, je refuse cela. Je refuse de céder. Je refuse de me taire.

Cette tribune n’est pas un cri de détresse. C’est un acte de résistance. C’est un appel à la responsabilité collective, et une affirmation que la peur — si violente soit-elle — ne gouvernera jamais ma conscience. Je continuerai mon engagement avec dignité, courage et vérité. Et je le répète encore : « La peur n’aura pas le dernier mot. La justice, si. » merci pour votre soutien.

 

 

Sonia Haidara

Présidente de ONG FEMME ET RESILIENCE POUR LES DROITS HUMAINS EN MAURITANIE

 

 

 

 

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