Depuis quelques jours, une rumeur circule selon laquelle le rapport de la Cour des comptes aurait révélé que 400 milliards d’ouguiyas ont été dilapidés.
C’est totalement faux.
Aucune ligne, aucun paragraphe du rapport ne parle d’un tel montant.
Ce que dit réellement la Cour des comptes, c’est tout autre chose :
elle dénonce des pertes techniques, des gaspillages, des irrégularités et des détournements d’objectifs, souvent dans la gestion des fonds publics, mais rien qui s’approche des 400 milliards MRU.
Quelques exemples précis :
- À la SOMELEC, la Cour a constaté des pertes d’énergie non facturée dues aux branchements illégaux, aux compteurs défectueux et à la mauvaise gestion.
Préjudice estimé : 2,8 milliards MRU.
- Dans le Fonds des hydrocarbures raffinés, des ressources prévues pour soutenir le secteur ont été utilisées pour des primes, réceptions et dépenses internes un détournement d’objectif, mais sans chiffre astronomique.
- D’autres ministères (Santé, Emploi, Infrastructures…) sont également pointés pour des dépenses irrégulières ou non justifiées, mais toujours à des montants bien moindres.
La Cour des comptes ne parle pas d’une somme “dilapidée” de 400 milliards MRU.
Elle décrit plutôt un système public désorganisé, où les pertes s’accumulent faute de contrôle, de transparence et de reddition de comptes. La vérité mérite d’être lue, pas inventée.
Avant de partager des chiffres, lisons les rapports. Parce qu’en matière de gouvernance, la rigueur commence par l’information.
Souleymane Hountou Djigo
Journaliste, blogueur
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