Mauritanie : Ould Taya rattrapé à nouveau par l’histoire

Dans un contexte de retard du dialogue politique et des propositions du gouvernement pour le règlement du passif humanitaire, les observateurs reviennent cette fin de semaine sur le sens et la portée de la demande officielle au Qatar pour une coopération judiciaire internationale et de remise de l’ex-président mauritanien Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya à la Cour pénale internationale.

Cette requête d’une gravité exceptionnelle est initiée par Initiative pour la Prévention du Génocide dans le Sahel. Après plus de trois décennies des déportations de plus de 60000 négro-africains au Sénégal et au Mali en 1989 et l’assassinat de 28 soldats de la même composante nationale en 1990, les criminels présumés sont toujours impunis.

La remise d’un dossier politiquement explosif par cette initiative régionale comme a un double sens : internationaliser un dossier étouffé par la loi d’amnistie de 1993 et qualifier juridiquement les faits comme crimes contre l’humanité ou génocide, ce que plusieurs associations de victimes en particulier les veuves et orphelins revendiquent depuis des décennies sans résultats des plaintes auprès des tribunaux français et belges. Une telle remise aurait des effets politiques importants. En première ligne la réouverture du débat sur le passif humanitaire, déjà ravivé en 2024–2025. Ensuite, la pression sur les élites militaires encore en poste comme le général retraité et président de l’Assemblée nationale Ould Menguet, accusées d’implication dans les exactions.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 20 décembre 2025)

 

 

 

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