Le président mauritanien à l’instar de beaucoup de ses homologues africains est à Paris cette fin de semaine pour la commémoration du centenaire de l’armistice qui marque la fin de la première guerre mondiale et pour participer au forum pour la paix. Un déplacement qui revêt une double signification. Historique pour la mémoire des milliers de combattants africains de la liberté morts pour la France et symbolique pour marquer le rapprochement avec l’ancienne puissance colonisatrice comme en témoignent ses nombreuses visites dans la capitale française depuis 2009.
La commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 18 est placée cette année sous le signe du souvenir de la construction de la paix sur fond d’un forum. Les combattants sont au cœur des festivités notamment les héros de l’armée noire qui ont désormais leur monument à Reims. En participant à cette commémoration le président mauritanien entend honorer la mémoire des combattants africains morts pour la France. C’est un centenaire de l’Afrique qui a perdu ainsi beaucoup de ses valeureux soldats durant cette première guerre mondiale. Un effort de guerre salué par le président Macron qui a tenu à placer le Mali à l’honneur. Un geste symbolique pour tous les chefs d’Etat africain qui ont fait le déplacement.
La Mauritanie et le Mali sont engagés aujourd’hui dans une grande bataille pour la paix au Sahel avec G5 Sahel. La présence de Ould Aziz à Paris est significative même s’il est en fin de mandat. Une occasion pour témoigner à la France ses ambitions de leader de la sous- région en matière de lutte contre le terrorisme islamique. Ce rapprochement avec la France symbolisé par plusieurs visites à Paris et la présence du président français lors du dernier sommet de l’organisation panafricaine à Nouakchott et le dernier projet commun aux deux pays, l’Algérie et le Mali relatif au protectorat de l’AZAWAD. Au-delà de ces relations d’intérêt les observateurs s’interrogent sur la capacité de la France de mettre à feu et à sang hier la Libye et aujourd’hui la pacification du Sahel.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 11 novembre 2018)
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