Le président mauritanien vient de lancer les trois défis urgents pour le gouvernement à l’issue du dernier conseil des ministres dans une perspective d’un deuxième mandat en filigrane. Il s’agit immédiatement de la lutte contre les inondations, l’accélération de la réforme du système éducatif et celle de l’agriculture et de l’élevage.
Les observateurs ajoutent le rendez-vous du gaz avec les premières bouteilles attendues fin 2023. Une aubaine pour le budget de l’Etat déficitaire de 10 milliards d’ouguiya. Cette manne financière constitue du carburant pour faire de la Mauritanie un hub de l’hydrogène vert dans la sous-région. Il y a également le défi sécuritaire avec la menace au Nord par le Polisario et à la frontière avec le Mali avec les attaques constantes des Jihadistes qui pourraient remettre en cause l’exception Mauritanie dans cette guerre qui frappe le G5 Sahel. Ould Ghazouani est conscient que dans l’immédiat avec l’hivernage qui s’approche qu’il faut anticiper les inondations.
Mais la question des pluies diluviennes reste entière sans le règlement de l’assainissement de la capitale et des autres capitales régionales. C’est la première urgence qui passe par un véritable plan d’action de l’Etat et des nouvelles collectivités locales. Le deuxième défi est relatif à l’accélération de la réforme du système éducatif en cours dans la perspective de la prochaine rentrée scolaire. C’est une réforme qui ne fait pas l’unanimité des Mauritaniens pour cause l’assimilation forcée des écoliers non arabophones. C’est un talon d’Achille de l’école républicaine considéré comme un simple vœu pieux du chef de l’Etat.
La deuxième réforme est relative à politique agricole qui vise l’autosuffisance alimentaire qui passe par la souveraineté alimentaire. Mais depuis 2019 cette politique bute sur la résistance des agricultures de la vallée qui protestent contre l’accaparement de leurs terres agricoles par l’Etat au profit des investisseurs nationaux, les hommes d’affaires et les étrangers. Les propriétaires terriens craignent d’être transformés en ouvriers agricoles dans les années à venir.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 07 juillet 2023)
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