En déclarant des dysfonctionnements structurels de la sécurité routière, le gouvernement mauritanien fait une fuite en avant face à l’hécatombe des accidents de la route depuis des décennies.
Les observateurs ne sont pas dupes. Derrière ce constat se cache l’incompétence du ministre des Transports et de l’Équipement d’un côté et de l’autre une politique de l’autruche érigée en gouvernance depuis des années. Ces discours de la méthode tournent le dos aux problèmes structurels profonds touchant à la fois les infrastructures, la gouvernance, le transport terrestre et le système assurantiel.
Les autorités reconnaissent elles-mêmes ces dysfonctionnements mais ne font rien depuis 2019. La sécurité routière implique les secteurs aussi importants des transports, de la santé, de la police que les collectivités locales et les assurances. En Mauritanie, cette coordination est encore fragmentée, ce qui ralentit les réformes et réduit leur impact. Ce secteur sensible des Transports souffre depuis très longtemps des facteurs endogènes liés aux comportements à risque, aux infrastructures insuffisantes, à la faible application des lois et au manque de données, et enfin à l’absence de stratégie continue. La construction ou la réhabilitation de 3000 kilomètres de routes ne suffit pas pour réduire l’ampleur des morts sur la route.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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