Mauritanie : les dérives de la gestion des finances publiques au cœur du rapport 2025 de la cour des comptes

En épinglant dans son rapport 2025, les dérives de la gestion financière de la santé, de la Somelec, Mauritanian Airlines, la cour des comptes risque de ne pas être écouté par le président toujours sourd sur ses recommandations depuis 2019.

Ce sentiment des observateurs est partagé par les Mauritaniens qui ont accès difficilement aux soins de santé, aux services publics et meurent de soif, vivent dans l’obscurité sur fond de mauvaise image de sa seule compagnie aérienne. Ce sont principalement ces secteurs qui sont épinglés en 2025 par la cour des comptes dont le rapport qui prend en compte des années entre 2021 et 2022 est considéré par les observateurs comme un moindre mal si l’opinion publique avait les chiffres entre 2023 et 2024. Ces retards qui caractérisent les rapports des cours des comptes sont donc à prendre avec un recul malgré leurs révélations sur les dérives de la gestion financière de l’argent public.

Dans tous les cas, les détournements des fonds de la santé vers l’étranger à travers des marchés publics, ne doivent pas rester impunis ainsi que toutes les autres fautes de gestion. L’explosion de la dette de la SOMELEC entre 2020 et 2021 de 385 à 800 pour cent est impensable. Ce n’est pas étonnant que plus de 20000 abonnés soient abonnés absents financièrement augmentant ainsi l’ardoise à plus de 6 milliards d’ouguiyas. Les coupures récurrentes depuis 2019 sont en hausse entre fin 23 et fin 2024.Et pourtant des milliards ont été investis pour redresser le secteur de l’énergie en panne faute de bons gestionnaires et une ambition à la hauteur des potentialités dans l’hydrogène vert.

Et enfin majoritaire depuis 2022 à Mauritania Airlines, l’Etat fait face à une pléthore de directions qui grève la compagnie nationale aérienne. La mobilisation entre 2021 et 2023 a coûté très cher plus de 100 millions d’ouguiyas. Et les nombreux retards continuent de donner une mauvaise image de la compagnie. Cette mal gouvernance épinglée à nouveau par la cour des comptes résulte d’une justice à deux vitesses qui ferme les yeux sur les délinquants financiers très proches du régime de Ould Ghazouani qui a du mal à lutter contre la corruption. Ce rapport 2025 est encore un coup d’épée dans l’eau.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 10 octobre 2025)

 

 

 

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