Mauritanie : le gaz et le pétrole risquent de reproduire le même paradoxe que le fer et l’or

Les chiffres du secteur extractif sont mirobolants pour la Mauritanie, pays pauvre. Ces industries extractives contribuent à hauteur de 77,89% des exportations, 19,39% du Produit Intérieur Brut (PIB), 24,8% des recettes de l’Etat et 1,26% aux emplois.

Cette dépendance de la Mauritanie aux industries extractives est considérée par les observateurs comme une malédiction. Le pays tire l’essentiel de ses devises et de sa croissance des mines et hydrocarbures, mais cette richesse ne se traduit pas par une amélioration significative du bien-être de la majorité de la population qui continue de vivre dans la pauvreté après 65 ans d’indépendance. Ce sont les revenus extractifs gonflant les indicateurs macroéconomiques qui sont pointés du doigt.

Malgré l’adhésion à l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives), la gestion reste marquée par une opacité et une inefficacité institutionnelle. La Mauritanie risque de reproduire le même paradoxe extractif avec le gaz : une manne financière importante mais peu de retombées sociales. Le gaz offre à la Mauritanie une opportunité stratégique, mais sans réforme institutionnelle et diversification, la malédiction continue.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 17 novembre 2025)

 

 

 

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