En déclarant cette semaine que « le français reste un pilier de la réussite scolaire » alors que la réforme de 2022 marginalise son enseignement, la ministre mauritanienne de l’Éducation fait un véritable double discours.
Cette fuite en avant de la ministre de l’Éducation est dictée par l’opportunisme du gouvernement de bénéficier du financement français et européen pour le Fonds de solidarité pour l’innovation. Le français est à la fois contesté politiquement et indispensable socialement, révélant un véritable double discours.
En effet, affirmer l’importance du français permet de maintenir cette coopération. C’est une stratégie politique pour maintenir la coopération avec la France tout en poursuivant une réforme controversée depuis 2022 qui renforce l’arabe dans tous les domaines y compris les disciplines scientifiques. Pour les observateurs c’est un leurre de croire que le français est un pilier de la réussite scolaire mais au contraire la réforme accentue les inégalités et des frustrations sociales. Les écoliers non arabophones issus de milieux modestes, sans soutien linguistique, voient leurs perspectives réduites, ce qui peut renforcer le sentiment d’exclusion.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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