Les observateurs reviennent cette semaine sur la reconnaissance récente de cinq partis politiques, tous issus d’une seule communauté. Il s’agit de Mauritanie en avant (Noureddine Ould Mohamedou) du Front de la citoyenneté et de la justice (Mohamed Jemil Mansour) de Naamâ (Zeinebou Mint Taghi) de l’Autre choix (Mohamed Lemine Mourteji) et enfin de Hassad (Abderrahmane Ould Mini).
A la veille du dialogue politique, cette discrimination institutionnalisée vise à exclure deux des partis les plus représentatifs de l’opposition antisystème, le RAG de Biram Abeid et les FPC de Samba Thiam. La reconnaissance des cinq partis susmentionnés est considérée par les observateurs comme une sélectivité politique favorisant les formations proches du pouvoir comme le Front de la citoyenneté et de la justice (Mohamed Jemil Mansour), et une marginalisation des partis critiques. Cela alimente l’idée d’une instrumentalisation administrative pour affaiblir l’opposition.
Cette nouvelle réforme pour la première fois dans l’histoire du pays permet au gouvernement de suspendre ou de dissoudre un parti sans passer par la justice, ce qui menace la séparation des pouvoirs et ouvre la voie à une dérive autoritaire. Ces cinq nouveaux partis sur la scène politique, illustrent un paradoxe démocratique : sous prétexte de rationaliser le système, l’État impose des conditions qui restreignent le pluralisme.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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