Mauritanie : la fuite en avant de l’échec des réformes de Ould Ghazouani après plus de six ans de gouvernance

Les observateurs reviennent cette semaine sur la sortie médiatique du président mauritanien qui vient d’accorder un entretien à un journal saoudien « Asharq Al-Awsa » au cours duquel il passe en revue notamment son programme prioritaire après plus de six ans à la tête du pays.

Fidèle à sa vocation de président VIP à l’international, Ould Ghazouani revient notamment dans un entretien avec un journal saoudien sur les avancées de ses réformes engagées après sa réélection en 2024 après avoir participé à la conférence sur l’Investissement du futur à Ryad en Arabie Saoudite. L’occasion est encore belle pour une sortie médiatique à laquelle il est habitué depuis 2019. L’investissement c’est le premier cheval de bataille du chef de l’Etat. Mais depuis plus de six ans, les investisseurs ne se bousculent pas à Nouakchott encore moins dans la capitale économique malgré des réformes fiscales alléchantes suivies d’autres réformes presque toutes sans succès. La raison principale, la corruption à tous les étages qui continue de grever le trésor public et freiner les politiques publiques.

Les observateurs pointent surtout une fuite en avant de sa politique migratoire à deux vitesses en mettant en cause les critiques de l’opinion publique, de l’opposition et des organisations non gouvernementales nationales et internationales qu’il qualifie de malveillantes.

Au cœur de cette polémique c’est l’expulsion massive des migrants subsahariens et la violation des droits de l’homme. C’est également le flux des réfugiés maliens à la frontière dans le Hodh Chargui qui intéresse Ould Ghazouani qui entend bénéficier certainement des millions de rials de l’Arabie Saoudite, un partenaire privilégié des pays du golfe. La troisième fuite en avant est relative à la lutte contre la pauvreté et la marginalisation des jeunes. C’est le pouvoir d’achat encore trop faible pour un pays riche comme la Mauritanie, la hausse de mendiants à Nouakchott et le chômage des jeunes qui sont pointés du doigt. Et actualité oblige, Ould Ghazouani est revenu en filigrane sur le rapport de la cour des comptes 2025 en pointant un engagement national et moral contre la corruption. Une quatrième fuite en avant au cœur des dérives de la gestion des finances publiques, un frein à la décentralisation chère à Ould Ghazouani.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 29 octobre 2025)

 

 

 

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