Mauritanie : la citoyenneté ne se décrète pas par une charte

En liant la signature de la charte de la citoyenneté avec la commémoration de l’indépendance très controversée depuis 1990, le président mauritanien s’inscrit dans une volonté politique de rapprocher l’Etat avec le citoyen.

Mais cette ambition politique est dictée par des aveux d’échec de sa politique de jeunesse, sociale et économique. Cette charte est considérée par les observateurs comme une vision restreinte de la citoyenneté, destinée à moderniser l’État. Il s’agit de sortir des logiques anciennes qui continuent de fragiliser la cohésion républicaine. Ce sont les démons du passé, le tribalisme, le régionalisme et le fléau moderne, la corruption qui sont pointés du doigt. Cette charte sera mise en place le 27 novembre prochain dans le cadre de la commémoration de l’indépendance sans mécanismes concrets d’application. Elle risque de rester une déclaration d’intention à l’instar de toutes les autres chartes ou pacte républicain. La citoyenneté ne se décrète pas. Elle se construit dans l’unité nationale et la cohésion sociale. Il s’agit de dépasser les clivages ethniques et tribaux et de chercher à ancrer les valeurs communes et à renforcer la nation mauritanienne.