Initiatives News – La circulaire du Premier ministre interdisant aux fonctionnaires de l’Etat toute forme de connivence avec les manifestations tribales, fera-t-elle mouche ?
Cette circulaire qui invite les fonctionnaires à défendre les valeurs de la République, intervient dans le sillage de la dernière sortie du président de la République lors de sa visite au Hodh Charghi.
Au cours de cette visite marathon qui a couvert toutes les moughataas de la région, Ould Ghazouani avait cloué au pilori les mentalités d’un autre âge et les pratiques et comportements y afférents notamment la fâcheuse tendance à accorder la primauté à la tribu au détriment de l’Etat et de la citoyenneté qui garantit le sentiment d’appartenance et un engagement dans la vie publique.
Ainsi la tribu qui était devenu le principal moyen d’ascension sociale et un levier incontournable pour l’acquisition d’avantages et de privilèges indus en porte-à-faux avec les principes de la justice sociale.
C’est donc pour combattre cette tendance qui met à rude épreuve la crédibilité de l’Etat et met en danger la cohésion sociale que le président de la République a tapé du poing sur la table en lançant un appel solennel pour en finir avec l’instrumentalisation de la tribu.
Saisissant la balle au bond des soutiens ont fusé de tout bord. Partis politiques, personnalités de l’Etat, leaders de la Société Civile, tous ont salué la tirade du président de la République contre les comportements moyenâgeux et nocifs liés au recours négatif à la tribu.
Reste à savoir si cette levée de boucliers va aboutir à des mesures concrètes visant à éradiquer ce fléau injuste, anti-démocratique et antirépublicain?
La circulaire du Premier ministre va certes dans le bon sens mais on est en droit de craindre l’effet boule de neige.
Cette crainte est d’autant plus plausible qu’en février 2020, une circulaire similaire du ministre de l’Intérieur avait interdit les réunions et activités à caractère tribal ou régional au sein de l’administration publique.
Ladite circulaire avait été distribuée aux walis des régions, interdisant aux autorités administratives de délivrer des autorisations pour toute activité de nature tribale.
Mais la suite on la connait. Cette circulaire était rapidement tombée en désuétude.
De ce fait, pour ne peut connaitre le même sort, la circulaire du Premier ministre devrait être suivie de mesures concrètes d’accompagnement afin de garantir son application.
Et l’Etat et les citoyens d’une manière générale auront beaucoup à y gagner.
Il est en effet inadmissible qu’en 2025, dans un état moderne et démocratique, que des personnes continuent à plomber le développement du pays en jouant sur la fibre tribale.
Bakari Gueye
Source : Initiatives News
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