Après l’élection du président de l’assemblée nationale les observateurs attendent avec impatience la formation du premier gouvernement post-élections considéré comme une transition avant les présidentielles de 19. Cette troisième phase du projet politique de Ould Aziz est décisive pour le candidat de l’UPR ou les candidats de la coalition présidentielle.
En son temps l’opposition mauritanienne avait pointé un agenda caché du président mauritanien quand il a rejeté en 2017 le véto du sénat pour un référendum sur sa réforme constitutionnelle. Aujourd’hui c’est une réalité. Après cette première phase tout est allé vite en 2018 pour organiser dans la précipitation des élections législatives municipales et régionales en septembre dernier qui ont consacré une majorité absolue de l’UPR au parlement et une gouvernance sans partage des régions et les deux tiers des municipalités. Cette deuxième phase du projet politique de Ould Aziz a permis l’élection de la deuxième personnalité du pays, le président de l’assemblée nationale, un proche du chef de l’Etat, officier de l’armée à la retraite pour faire avancer tranquillement le reste des réformes. En filigrane l’éventualité d’un troisième mandat possible dans le cas seulement d’un deuxième coup d’Etat constitutionnel avec cette fois-ci les 89 députés de l’UPR et sa coalition UDP.
Les observateurs attendent avec impatience la formation du premier gouvernement comme il est d’usage après des élections. Un gouvernement de transition avant avril 2019. Une troisième phase décisive pour Ould Aziz qui devra choisir un premier ministre et sans doute un gouvernement d’union nationale pour apaiser les tensions avec l’opposition. Une vue de l’esprit des observateurs qui semble difficilement réalisable compte tenu de la politique qui prévaut au sommet de l’Etat depuis 2009 centrée sur l’exclusion des communautés nationales Hratines et afro-mauritaniennes et comblée par des forces extra-constitutionnelles ou clientélistes. Cette avant dernière phase du projet politique de Ould Aziz devra permettre d’élucider le candidat de l’UPR en 2019. Au regard de la constitution le président sortant est hors de course. Mais ce sera celui qu’il a choisi toujours dans l’ombre même si c’est son frère d’arme le général et chef d’Etat- major Ould Ghazouani près de la retraite qui est désigné comme successeur.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 10 octobre 2018)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Sourcewww.kassataya.com