À Nouakchott, Nouadhibou, Kaédi, Kiffa ou encore Sélibaby, les pénuries récurrentes d’eau compromettent la santé publique, freinent le développement économique et aggravent les inégalités sociales.
Ce problème, je le comprends dans ses dimensions humaine, technique, financière et politique.
Et si l’on me confiait les pleins pouvoirs pour le résoudre, voici ma méthode, claire, chiffrée, concrète, finançable et surtout réalisable.
Diagnostic :
l’eau est là, mais elle n’arrive pas
Ressources disponibles :
Le fleuve Sénégal (1 800 m³/an/hab. à Rosso)
La nappe de Trarza (estimée à 1,5 milliard m³)
Les nappes du Hodh et de l’Assaba
Les nappes profondes de l’Adrar et de l’Inchiri
Dessalement possible à Nouadhibou, Nouakchott et même à Benichab
Problèmes actuels
Réseaux vétustes, pertes estimées à 40% du volume distribué
Faible taux de branchement domestique (moins de 35%)
Absence de maîtrise d’ouvrage sérieuse
Incapacité de la SNDE à mobiliser des financements
Absence de politique tarifaire durable
Mon plan d’action :
Phase 1 Urgence (0-12 mois)
Réhabilitation des réseaux urbains de Nouakchott et Nouadhibou (réduction des pertes de 40 à 15%)
Installation de 1000 bornes-fontaines solaires dans les zones périphériques
Cartographie numérique des réseaux (géoréférencement des fuites et interventions)
Audit technique et financier de la SNDE et réforme de sa gouvernance.
Lancement d’un plan de communication citoyen sur l’économie d’eau
Budget estimé : 45 millions USD
Phase 2 – Renforcement (12-36 mois)
Création de 2 voir 3 stations de dessalement hybrides (solaire + électricité) à Nouakchott, Nouadhibou, Benichab je precise que pour benichab ça sera une petite unite de dessallement par osmose inverse.
Extension du réseau Aftout Essahli vers Riyad, El Mina, Sebkha
Création de 10 mini-réseaux ruraux communautaires dans le Gorgol, le Guidimakha et le Hodh
Branchement subventionné de 100 000 ménages pauvres
Budget estimé : 180 millions USD
Phase 3 – Pérennisation (3-5 ans)
Lancement du Fonds National de l’Eau et de l’Assainissement
Mise en place d’un système de redevance progressive et intelligente
Création d’un Observatoire de l’Eau et de la Transparence du Secteur
Partenariats avec les universités pour former 200 ingénieurs hydrauliciens
Budget estimé : 65 millions USD
Impact attendu : 2 500 emplois directs, 10 000 emplois indirects
Financement
Fonds Arabes (BID, BADEA) : 100 M sous forme de Prêts concessionnels + dons
Partenaires bilatéraux (UE, KFW, AFD, JICA) : 60 Subventions + co-financements
Fonds vert pour le climat (GCF):
30 M , Dessalement solaire, gestion durable
Budget de l’État (affectation exceptionnelle) 20 M
PPP structuré (dessalement & distribution) 80 M Contrats BOOT, concessions ciblées, leasing d’équipements
Nouvelle approche financière :
Taxe sur les eaux embouteillées importées
Monétisation du carbone des projets solaires (dessalement)
Lancement d’un “Water Bond” concrètement cela veux dire une obligation émise pour financer exclusivement des projets liés à l’eau,
Gouvernance
Création d’une Haute Autorité de l’Eau, indépendante, dotée de pouvoirs de suivi et d’arbitrage
Nomination sur appel à candidatures des DG d’entreprises publiques du secteur
Renforcement du rôle des collectivités locales dans la gestion décentralisée
Plateforme publique de suivi des projets : transparence totale.
Souleymane Hountou Djigo
Journaliste, blogueur
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com