Madagascar : nouvelle mobilisation sur la Place du 13 mai

Agence de Presse Africaine – Une foule nombreuse s’est de nouveau rassemblée dimanche sur la Place du 13 mai à Antananarivo pour réclamer le départ du président Andry Rajoelina et des réformes institutionnelles, alors que la présidence dénonce une tentative de prise de pouvoir par la force et appelle à la défense de l’ordre constitutionnel.

La mobilisation, initiée par des mouvements citoyens et la jeunesse regroupée au sein de « Gen Z Madagascar », a réuni des étudiants, des forces de sécurité, des artistes, des entrepreneurs, des politiciens et des membres de la diaspora autour d’un mot d’ordre commun : « un changement de cap ».

Les manifestants ont exigé un meilleur accès à l’eau et à l’électricité, à la santé et à l’éducation, tout en réclamant la libération de leurs camarades encore détenus à la suite des précédentes manifestations.

Dans son intervention, « Gen Z Madagascar » a rappelé que « le pouvoir appartient au peuple », avertissant qu’il n’hésitera pas à le reprendre si les revendications demeurent ignorées. Le mouvement a également demandé que certaines figures économiques influentes soient écartées du processus politique et appelé à un dialogue inclusif entre toutes les forces vives du pays.

Selon Orange actu Madagascar, un moment de recueillement a été observé sur la place du 13 Mai, en présence du général Démosthène Pikulas, du général Lylison Roland de René et des responsables du Capsat, dont le colonel Mikaël Randrianirina. Le colonel Rakotomamonjy Patrick ainsi que plusieurs figures de l’opposition, parmi lesquelles l’ancien président Marc Ravalomanana et l’ex-président du Sénat Rivo Rakotovao, ont également pris part à la mobilisation.

Dans un communiqué parvenu à APA, la présidence de la République a qualifié ces événements de « tentative de prise de pouvoir par la force », estimant qu’ils sont contraires à la Constitution et aux principes démocratiques. Elle a indiqué qu’une « action illégale visant à déstabiliser le pays » avait été initiée et a appelé l’ensemble des forces vives à défendre l’ordre constitutionnel.

Le chef de l’État a présenté ses condoléances aux familles des victimes et exprimé sa compassion à l’égard des personnes touchées par les violences. Il a réaffirmé que le dialogue restait la seule voie pour résoudre la crise et invité la population à préserver l’unité nationale.

La présidence a par ailleurs précisé que le président Andry Rajoelina se trouvait toujours sur le territoire national et poursuivait ses activités avec le Premier ministre Ruphin Zafisambo, qui avait appelé la veille à éviter toute violence et à protéger les biens publics.

De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, s’est dit préoccupé par les récents développements, marqués par des mouvements au sein de l’armée et des manifestations populaires dans la capitale. Il a exhorté les acteurs civils et militaires à faire preuve de retenue et à respecter les principes de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

Le colonel Randrianirina, chef du Capsat, a nié toute intention de coup d’État, affirmant que son unité répondait « aux sollicitations du peuple ». Le général Lylison René a confirmé le décès d’un membre du Capsat lors d’échanges avec la gendarmerie et a appelé à « cesser les tirs et à protéger les biens et commerces ».

Le général Jocelyn Rakotoson, chef d’état-major de l’armée de terre, a pour sa part prôné le dialogue pour éviter une escalade. Selon les Nations Unies, au moins 22 personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations, un bilan contesté par les autorités, tandis que des milliers de manifestants ont accédé à la place du 13 Mai sous escorte militaire.

 

 

Source : Agence de Presse Africaine (APA)

 

 

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