Cette démarche est intervenue en effet après le raid des forces spéciales contre un groupe d’Aqmi au nord du Mali, sans que les Algériens n’aient été préalablement informés. Une intervention militaire mal accueillie par Alger même si le gouvernement algérien ne l’a pas publiquement condamnée. La visite de la délégation française est intervenue aussi à un moment où la France n’a plus aucun otage au Sahel. Pourquoi Paris cherche-t-il dans ce contexte l’appui d’Alger ?
Après cette visite, les deux parties ne sont pas parvenues à un accord concret. Parmi les souhaits formulés par les Français figure notamment la possibilité de mener des opérations communes contre Aqmi au Sahel, comme ce que fait l’armée française avec les Mauritaniens. Les Algériens ne sont pas favorables à une telle coopération. Ce serait une option dangereuse selon Alger. Elle pourrait modifier considérablement la perception des Algériens de la lutte contre le terrorisme et fournir un argument en or pour les recruteurs de l’ex-GSPC.
Le 22 juillet, la France avait lancé une opération militaire au nord du Mali pour tenter de libérer son otage Michel Germaneau des mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. L’opération, à laquelle avait pris part par l’armée mauritanienne, s’était soldée par un échec. Les éléments d’Aqmi, qui étaient au courant du raid français, avaient quitté leur campement avec l’otage pour la ville malienne de Gao où Michel Germaneau a été exécuté. Le groupe qui détenait l’otage français à la frontière entre la Mauritanie et l’Algérie était composé de 22 éléments.
Samir Allam
Source : www.tsa-algerie.com le 07/08/2010