Deutsche Welle – Les Maliens de Dakar assistent, impuissants, à la recrudescence des attaques djihadistes, à la dégradation des conditions de vie et à la restriction des libertés publiques dans leur pays.
Appel au vivre-ensemble
En pleine discussion avec ses amis, Mamady Camara, président de l’association des élèves, étudiants et stagiaires maliens du Sénégal, regrette la radicalisation religieuse à laquelle il assiste dans son pays.
« Actuellement, dit-il, il y a une crise sécuritaire, c’est évident. Mais il y en plus des idéologies religieuses qui diffèrent. Avant, tout le monde pouvait exercer sa religion en paix, tout le monde avait sa croyance depuis la charte de Kouroukan Fouga (ou charte du Mandé, ndlr), qui a été proclamée en 1236. Si les séparatistes, aujourd’hui, pouvaient tolérer le vivre-ensemble, alors, que vous soyez Tamasheq, Dogon, ou d’une autre ethnie, ça éviterait beaucoup de problèmes. Car le Mali souffre d’un problème d’intolérance. »
« Mourir tranquillement »
C’est avec un regard lointain et plein de désolation que l’étudiante en médecine vétérinaire, Aminata Camara, explique qu’elle a peur pour sa famille au Mali.
« Les Maliens sont confrontés à beaucoup de choses, regrette-t-elle. Chaque jour, c’est un défi, côté carburant, mais aussi avec les attaques. Cela me déchire le cœur, vraiment. Vu que moi, ma maman, elle n’est pas de Bamako. Les gens qui vivent à Bamako sont beaucoup plus tranquilles par rapport à ceux qui vivent aux alentours. Je vis avec cette peur, en fait. On prie chaque jour pour qu’il y ait la stabilité dans notre pays. On vit déjà avec cette peur de ne pas les retrouver en vie. On meurt (tous), mais il faut mourir tranquillement aussi. Nous tous, on attend ce jour, en fait, mais dire qu’on t’a tiré une balle, on ne veut pas ça. »
Risques de fake news
Le secrétaire général de l’association Anka Ben Mayala, qui signifie vivre ensemble pour le bien-être de l’humanité, Ibrahim Kanté, déplore aussi la diffusion des fausses informations.
Selon lui, les Maliens doivent « être vigilants, parce qu’il y a aussi beaucoup d’informations qui circulent sur les réseaux sociaux et qui ne sont pas des sources fiables. Il va falloir que nous soyons vigilants par rapport à ces informations… C’est vrai, ça ne va pas. Dans tout le pays, il y a des défis à relever. Nous sommes face à nos problèmes et nous sommes en train de faire notre mieux pour que ça aille ».
Source : Deutsche Welle (Allemagne) – Le 17 décembre 2025
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