Ksar, cette petite bourgade lointaine dans le temps mais devenue très proche fait partie du plus vieux décor de cette ville née à partir de rien.Le quartier était construit en banco. Il y avait les premiers bureaux de certaines administrations :préfecture, commissariat, travaux publics…Et une prison.
De souvenir de transporteurs urbains, le ksar était la destination des taxis et des bus…Jusqu’au milieu des années 90 et même au début du XXIe siècle, les encaisseurs des minibus criaient : « liksar ! liksar » ! …Aujourd’hui, le ksar est devenu le secteur de tout ce que Nouakchott compte en résidus de ferraille.
C’est là que les automobilistes viennent se ravitailler pour chercher les pièces détachées manquantes à leurs voitures tombées en panne pour telle ou telle raison. De havre de paix pour les noukchottois, le ksar est devenu le cercle de tous les vacarmes et des amas de ferrailles. Les carcasses de voitures se disputent les petits coins du quartier avec quelques restaurants érigés là pour les besoins des apprentis tourneurs, mécanos courtiers, de vendeurs ambulants qui vous proposent des accessoires pour véhicules…Le Ksar des années 60 a survécu ! Un visage de ville que ne peuvent reconnaître que ceux qui étaient là il y a au moins trente ans. La nouvelle génération, elle, ne peut même pas se rappeler que le Ksar a une fois donné son nom à un club de football qui s’imposa dans le championnat national jusqu’à une époque récente. Et que le ksar a surtout produit des talents sportifs… Que faut-il retenir de ce plus vieux quartier, passage obligé autrefois de tous ceux qui devaient sortir de Nouakchott ou y entrer. La gare routière de Nouakchott se trouvait au Ksar. Les voyageurs devaient s’y rendre au « garage liksar ». L’aéroport de Nouakchott s’y trouve encore… Aujourd’hui, c’est le stade du ksar qui attire les jeunes aux rares périodes de festivités
Amadou Diaara
Source : Le Rénovateur le 02/03/2012
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