Cet événement a atteint au moins deux objectifs D’abord celui de la culture qui sera tout le long d’ une semaine abordée sous plusieurs angles. La richesse de cette manifestation se comprend facilement par le nombre d’hommes et de femmes de cultures diverses apportant l’éclat qu’elle mérite. Nous savons tous que la culture dans ce pays a disparu ou presque car les dernières années ont de manière générale prouvé que l’élite mauritanienne ne s’intéressait plus qu’à l’opulence et tout ce qui est superficiel. La politique suivie par le régime actuel pourra à moyen et long terme porter ses fruits en réconciliant les mauritaniens avec leur passé et en favorisant la reconstruction de l’unité nationale. Cependant comme dans tout début il y a toujours des lacunes, des oublis ou des omissions. Ce fût le cas d’abbere qui a été fortement présent dans le discours du maire lors de son mot de bienvenue au président de la République. Ce village, dont tout le monde s’accorde sur sa date de naissance en 160 de l’hégire alors que Chinguetti naitra bien plus tard c’est à dire 630 de l’hégire. Cette réalité a été malheureusement très maladroitement abordée lors du festival, dans le sens, qu’aucune autorité de quelque rang que ce soit n’a daigné rendre visite ou hommage à ce brave village qui fait encore parler de lui malgré qu’il n’existe pratiquement plus que de nom. Non plus l’association SOS Abbere le seul porte- voix de cette immuable partie de notre histoire réduite au silence absolu par les aléas du temps et du passé n’a pu recevoir le moindre signe de remerciement ou d’encouragement des autorités du pays moins d’ailleurs que cela, être parmi les invités concernés pour ne pas dire impliqués dans la mise en œuvre de ce projet. . C’est dire que bien des zones d’ombres subsistent encore sur la bonne compréhension de l’ événement, sa démarche et son appréciation. Dans tous les cas de figure nous donnons nos encouragements les plus sincères à la direction nationale ne serait ce- que pour l’idée et sa mise en route. L’organisation quant à elle était un fiasco à tout point de vue. IL ressortait malheureusement de celle-ci que le souci premier était de recevoir le Président de la République tout le reste ne comptait pas. Nous avons pu constater des élus, des grands hommes politiques, de cultures , des anciens ministres et des Présidents de partis politiques qui rodaient dans une nuit glaciale à Chinguitti autour du lieu de la cérémonie sans pouvoir rentrer. Il s’agissait sans être exhaustif, du sénateur de Chinguitt, de son maire, de monsieur Hanefi Président de l’union sociale démocrate, du Président du parti au pouvoir, monsieur Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine pour ne citer que ceux-ci. Seuls les membres de la commission d’organisation peuvent donner les raisons de cette maladresse pour le moins indélicate et saugrenue qui sont :. El Arby ould jedeine, député de Chinguitty, Mohamed ould Haimer, président du Conseil économique et social et Bomba ould Levrack, responsable de l’UPR (Parti au pouvoir) . Certes, ce spectacle est passé, les traces pour l’histoire sont restées assez médiocres. La leçon désormais à retenir c’ est de prendre le temps de bien organiser des moments comme celui-ci avec tout le monde et non pas par des crises d’ orgueils et de fausses idées de supériorités ce n’ est hélas ! Que des hallucinations qui prendront leur forme réelle très bientôt peut être même lors des prochaines échéances prévues avant la fin d année et le rêve s’estompera. Nous nous excusons en notre qualité de ressortissant de cette ville ancestrale pour ces graves manquements sur le plan organisationnel pour tous les hôtes, le Président de la République en tète qui ont supporté la fatigue de ce très long voyage ainsi que des efforts financiers importants par la conjoncture actuelle, uniquement dans le but de venir partager avec nous ces grands moments. Cela ne reflète nullement nos valeurs ni nos comportements sociaux ni nos traditions. Mais, ce sera partie remise pour la prochaine édition quand ceux qui sont actuellement responsables iront dans le musée de l’ histoire et reviendront suivre la prochaine édition de Ouadane non pas comme des décideurs mais comme des inconnus. Le coté économique a fort heureusement beaucoup amorti le choc conséquent à la mauvaise qualité de l’organisation. Ainsi, la partie festive a été bon enfant, les retrouvailles ont, entre citoyens de tous bords de la Mauritanie donné l’ impression d’ une nouvelle renaissance sociale, culturelle et a démontré une fois de plus les limites d’ une classe politique vieillissante et dépourvue. Ceci est déjà un acquis, probablement le seul pour cette première édition.
Source : Sos Abbere le 18/02/2011