L’appel de l’imam Dicko aux Maliens : « Levez-vous, réunissons-nous »

Figure de l’opposition à la junte malienne en exil à Alger, le chef religieux a lancé un appel à rejoindre la Coalition des forces pour la République (CFR) « pour que la situation actuelle dans notre pays prenne fin ». Le message vidéo a été diffusé en bambara et en pulaar sur les réseaux sociaux.

Jeune Afrique – Dans une rare prise de parole publique, l’imam Mahmoud Dicko, bête noire de la junte au Mali, a appelé à rejoindre une coalition d’opposants en exil créée début décembre, dans une vidéo publiée lundi 22 décembre.

Figure tutélaire du M2, le mouvement de contestation qui a précédé la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta, l’imam malien a rapidement pris ses distances avec les militaires qui ont pris le pouvoir en 2020. Vivant à Alger depuis décembre 2023, l’imam Mahmoud Dicko n’est plus retourné au Mali, ses relations avec la junte s’étant fortement dégradées.

« Tout le monde souffre »

Début décembre, des opposants à la junte ont annoncé la création de la Coalition des forces pour la République (CFR). Dans un communiqué signé de la main du porte-parole du mouvement, l’économiste Étienne Fakaba Sissoko, le CFR a notamment lancé un appel à la « désobéissance civile », incitant les magistrats à la « résidence judiciaire » et demandant aux militaires maliens de refuser « les ordres incohérents ».

Jusqu’à présent, l’imam Dicko, qui a pris la tête de cette coalition, était resté silencieux. « Je lance un appel à tous : levez-vous, réunissons-nous […] pour que la situation actuelle dans notre pays prenne fin », a-t-il notamment déclaré dans un message vidéo publié sur les réseaux sociaux lundi. « Tout le monde souffre. On ne peut pas vivre dans un pays plus personne ne peut parler », a-t-il par ailleurs ajouté. Un message qui a été délivré dans deux langues, en pulaar et en bambara.

Ce chef religieux est l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte au pouvoir. Il est également l’un des rares à sembler pouvoir mobiliser dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire. En février dernier, l’annonce du retour au pays de l’imam Dicko avait dû être reportée après le déploiement par les autorités d’un important dispositif sécuritaire pour son arrivée.

Source : Jeune Afrique avec AFP

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