La nouvelle année n’a pas toujours débuté le 1er janvier, alors depuis quand est-ce le cas ?

Le 25 décembre, le 1er mars, le 1er avril… Nos ancêtres en ont vu passer des dates, avant que le Nouvel An ne soit définitivement fixé au premier jour du mois de janvier.

Slate – Chaque année, c’est la même chose. Quand arrive la date fatidique du 1er janvier, tout le monde sait ce que cela signifie: c’est une toute nouvelle année qui commence! Exit 2025, faites place à 2026… Jusqu’au 1er janvier suivant et ainsi de suite.

La mécanique est bien huilée. Si bien huilée qu’on ne se pose plus vraiment la question. Les années passent et le 1er janvier dicte le rythme, un point c’est tout. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Il fut un temps où le 1er janvier était un jour comme les autres. Quel jour marquait alors le début de l’année ? Autant vous prévenir tout de suite: c’était le foutoir.

Jules César, à la conquête du calendrier

Comme souvent, c’est de la Rome antique dont sont issues les premières traditions occidentales qui sont parvenues jusqu’à nous. À cette époque, c’est d’abord le 1er mars qui est choisi par les Romains pour débuter la nouvelle année. Pourquoi? Tout simplement pour rendre hommage à Mars, le dieu de la guerre (d’où découle d’ailleurs le nom de ce mois). Le calendrier était alors quelque peu différent du nôtre: c’était un calendrier lunaire, composé de seulement 355 jours.

En 46 avant notre ère, un homme décida de changer les règles: Jules César. En conquérant, il décide de s’attaquer aussi au calendrier, pour instaurer le calendrier julien, basé sur le cycle solaire. L’année passe alors à 365 jours (ou 366 pour les années bissextiles, avec un ajustement postérieur à cette époque) Et le début de l’année, alors? Ce dernier est fixé… au 1er janvier.

Là encore, la date n’est pas choisie au hasard: elle marque le début du mois consacré à Janus, le dieu romain des portes et des passages, des commencements et des fins, symbolisant la transition entre le passé et l’avenir. La symbolique parfaite pour commencer l’année. D’autant plus que les consuls romains prenaient leurs fonctions pile poil au même moment. Pratique.

Cette date perdure encore quelques siècles. Surtout qu’elle est plutôt pratique pour l’Église, qui voit son pouvoir grandir aux premiers siècles de notre ère: le 1er janvier marque en effet la circoncision de Jésus, célébrée huit jours après Noël.

Moyen Âge: fin d’année et début du bazar

L’explication aurait pu s’arrêter ici, fixant pour de bon la nouvelle année au 1er janvier, et basta ! C’est sans compter sur la facétie de l’histoire, qui aime souvent pimenter les choses. Après la chute de l’Empire romain, le bazar commence en Europe et les royaumes médiévaux qui se succèdent jonglent avec les dates au gré du temps et des stratégies.

Prenez les Mérovingiens, entre le Ve siècle et le milieu du VIIIe siècle. Eux choisissent par exemple de fixer la nouvelle année au 1er mars, jour de la revue militaire. Leurs successeurs carolingiens préfèreront la date du 25 décembre, histoire de coïncider avec la naissance du Christ et le sacre de Charlemagne.

Et les Capétiens, au pouvoir à partir de la fin du Xe siècle ? Eux choisiront une date plus ou moins variable, gravitant autour du Samedi saint de Pâques, entre le 22 mars et le 24 avril. Et pour couronner le tout, certaines régions lui préféraient le 1er avril, associé à l’arrivée du printemps. On vous avait prévenu, c’était le foutoir.

Le 1er janvier s’impose par KO

Qui va finir par mettre de l’ordre dans tout ça ? En France, il s’agit de Charles IX (1550-1573) qui, en pleine tentative de construction nationale, se lance au XVIe siècle dans une uniformisation des dates du royaume. Le jeune roi fixe officiellement le début de l’année au 1er janvier par les édits de Paris en 1563, puis de Roussillon en 1564.

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Ernest Ginot – Édité par Émile Vaizand

 

 

 

Source : Slate (France)

 

 

 

 

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