AFP – Il s’agit de l’une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l’entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.
Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L’armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu’elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.
« Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer », déplore auprès de l’AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.
« Il n’y a aucun espoir pour la vie à Gaza », se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.
« Nous n’en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts » pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.
Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l’AFP ont confirmé ce bilan.
« Escalade dangereuse »
L’armée israélienne a affirmé « frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza » en riposte à des tirs « en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès ».
Ces tirs n’ont fait aucun blessé a précisé l’armée mais constituent « une violation de l’accord de cessez-le-feu ».
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© AFP/Archives Des déplacés palestiniens à l’ouest de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 novembre 2025 |
Rejetant une « piètre tentative pour justifier […] des violations qui ne cessent jamais », le Hamas a dénoncé une « escalade dangereuse » et appelé les Etats-Unis à « exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu ».
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d’hostilités déclenchées par l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas. L’armée israélienne affirme ne frapper qu’en riposte à des violations de la trêve.
Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l’AFP auprès de cinq hôpitaux.
Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.
Deuxième phase ?
Le porte-parole de l’organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.
L’accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d’otages morts, sur 28 que le Hamas s’est engagé à rendre.
Gaza (Territoires palestiniens) (AFP )
Source : Courrier international (France)
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