Courrier expat – La cour civile pour les affaires familiales d’Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, est devenue “populaire” parmi des personnes fortunées qui affluent aux Émirats arabes unis pour fuir des impôts en Europe, constate le quotidien britannique Financial Times.
Elle a notamment rendu le divorce “attractif” en comparaison avec les tribunaux surchargés du Vieux Continent, où un divorce peut prendre plus d’une année et coûter jusqu’à “des centaines de milliers de livres”, en plus d’“exposer des affaires privées au regard du public”. Rien de tel à Abou Dhabi.
“La cour est tellement soucieuse de faciliter les divorces des personnes appartenant à une élite mondialisée que toutes les procédures peuvent être effectuées en ligne.”
Ainsi, un divorce y a été prononcé pour un homme alors qu’il était en vacances en Norvège. Pour un autre qui était connecté sur Internet à partir d’un “vol de première classe sur la compagnie aérienne Emirates”, précise le journal.
Avant l’établissement de cette juridiction, en 2021, les affaires familiales des expatriés dans cet émirat de la fédération émiratie où la population est constituée à 90 % d’étrangers étaient traitées selon les principes de la loi islamique (la charia), qui favorise largement les hommes pour ce qui est de la répartition des biens du couple ainsi que pour la garde des enfants.
Les citoyens émiratis, eux, continuent d’être traités selon cette loi, mais il y a des “zones grises” pour les résidents étrangers musulmans et originaires de pays où la loi islamique s’applique, précise le Financial Times. “Toutefois, les musulmans originaires de pays non musulmans peuvent choisir” à quel type de juridiction ils préfèrent confier leur cas.
Un hub international pour les mariages et les divorces
Avec cette juridiction, Abou Dhabi se distingue même de l’autre grand émirat de la fédération émiratie, Dubaï, le principal poumon économique du pays. “Des avocats rapportent que beaucoup de leurs clients [vivant à Dubaï] cherchent maintenant à bénéficier de la juridiction” d’Abou Dhabi.
“Alors qu’il n’y a aucune cour civile pour les affaires familiales au Moyen-Orient, cette cour comble un vide, notamment pour des couples qui veulent un mariage civil, non religieux, qui est interdit même dans des pays plus libéraux, tels que le Liban et Israël”, ajoute le journal en précisant que la cour a prononcé “43 000 mariages depuis 2021”, selon les chiffres officiels émiratis.
Et il suffit d’avoir été marié devant cette cour pour pouvoir divorcer selon les mêmes règles. Ainsi, des étrangers ont loué des appartements ou même investi dans des entreprises à Abou Dhabi pour pouvoir en bénéficier alors même qu’ils “vivent en Uruguay et que leur ex est à Shanghai”, conclut le journal.
Source : Courrier expat
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