Côte d’Ivoire : des villageois demandent 1,5 million d’euros à une société belge pour accaparement de terres

L’Orient Le JourUne organisation de villageois ivoiriens a demandé lundi au producteur belge de caoutchouc et huile de palme Siat un dédommagement d’un milliard de francs CFA (1,52 million d’euros) pour « de multiples atteintes à leurs droits », dont l’accaparement de terres.

Lundi matin, une « demande d’indemnisation » a été remise au siège du groupe Siat, à Zaventem en Belgique, par des représentants de plusieurs ONG internationales, dont la branche belge de FIAN, une association internationale de lutte contre la faim.

Cette demande émane d’habitants de la zone de Prikro (centre-est de la Côte d’Ivoire), ont indiqué ces organisations dans un communiqué. Les communautés accusent Siat « d’accaparement de terres, de déforestation, d’atteinte à leur sécurité alimentaire, et d’autres violations de droits humains », et estiment que le groupe est aussi « complice d’une répression ».

L’affaire a plus de 10 ans: entre 2011 et 2014, Siat négocie avec le gouvernement ivoirien et obtient la cession de quelque 5.000 hectares de terres dans la zone de Prikro, pour y cultiver de l’hévéa, suscitant l’opposition d’une partie de la population. En 2015, une manifestation contre la présence de l’entreprise avait été dispersée par la police et avait débouché sur « l’arrestation et la détention arbitraire de plus de 70 personnes, la mort de deux personnes et laissé des dizaines de blessés », rappellent les ONG dans leur communiqué.

« L’Etat ivoirien avait demandé à l’entreprise de s’engager à soutenir les communautés à développer des cultures vivrières et des cultures d’hévéa. Mais rien n’a été fait et pour les communautés locales, il n’y a eu pratiquement aucune retombée », déplore Florence Kroff, chargée de recherche et plaidoyer chez FIAN Belgique. Selon les ONG signataires du texte, Siat, confrontée à des problèmes financiers, a fermé en 2022 sa filiale ivoirienne à Prikro et cédé son bail emphytéotique sur les 5.000 hectares à la banque ivoirienne Nsia pour apurer ses dettes. Des terres qui restent à ce jour inaccessibles aux villageois.

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AFP

 

 

 

 

Source : L’Orient Le Jour (Liban)

 

 

 

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