– Le président sortant, Paul Biya, 92 ans, a remporté l’élection présidentielle au Cameroun, a proclamé lundi 27 octobre le Conseil constitutionnel. Elu pour la première fois en 1984 à la tête du pays, il s’agit de son huitième mandat. Paul Biya a obtenu 53,66 % des voix contre Issa Tchiroma Bakary, qui a obtenu 35,19 % des suffrages, selon l’institution. Ce dernier revendique toutefois sa victoire, affirmant avoir obtenu 54,8 % des suffrages, contre 31,3 % pour Paul Biya, selon son propre décompte.
Les résultats de la présidentielle ont été annoncés quinze jours après le scrutin, comme prévu par le code électoral camerounais, après l’examen de recours que le Conseil constitutionnel a tous rejetés.
A la veille de l’annonce de ces résultats, des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants de l’opposition, soutenant Issa Tchiroma Bakary, ont fait quatre morts dimanche. Les sympathisants d’Issa Tchiroma Bakary sont descendus dans les rues de plusieurs villes du pays par centaines après un appel à manifester pacifiquement du candidat, qui revendiquait la victoire à la présidentielle. « Le peuple camerounais, dans son immense majorité, n’acceptera jamais la validation par le Conseil constitutionnel de la falsification et du bourrage des urnes », avait menacé M. Bakary dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.
Deux présidents de partis d’opposition interpellés vendredi
Lors d’un point presse samedi, le ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji avait accusé les appels à manifester de créer « incontestablement les conditions d’une crise sécuritaire et (de) participer à la mise en œuvre d’un projet insurrectionnel ».
Deux présidents de partis, membres d’une coalition qui a soutenu la candidature d’Issa Tchiroma, Djeukam Tchameni, président du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance au Cameroun (MDI) et Anicet Ekane, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance du Cameroun (Manidem), ont été interpellés à leur domicile de Douala vendredi.
Après la revendication de la victoire par le candidat Tchiroma deux jours après le vote, le RDPC, parti de Paul Biya, avait alors dénoncé dans un communiqué « un grotesque canular » et une « forfaiture inadmissible dans un Etat de droit », disant attendre « sereinement les résultats officiels ».
