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En Europe, et en France en particulier — et les bibliothécaires là-bas s’appellent des conservateurs, ça dit déjà beaucoup… —, les biblios ont hérité historiquement d’un fonds classé, très important, contenant beaucoup de livres anciens. Ça a créé une mentalité proche des archives ; il faut protéger les livres plutôt que laisser un libre accès. » Les statuts très protégés des fonctionnaires n’offrent pas non plus les conditions gagnantes permettant des ouvertures le dimanche ou les soirs — même si c’est le nouveau défi que s’est donné la ministre française de la Culture, Audrey Azoulay.
Les Américains ont pour leur part une vision plus débridée de la bibliothèque publique, « venue de la côte atlantique, comme en Nouvelle-Angleterre, où on voulait que les gens s’instruisent par eux-mêmes. On pensait que ça pouvait remplacer les écoles. On voulait garder les gens au travail par besoin de main-d’œuvre, mais aussi qu’ils sachent lire. Ces biblios ont été ouvertes avec cette mentalité de libre accès et de service client, qui n’a fait qu’évoluer depuis vers une plus grande disponibilité des collections et des heures d’ouverture. »
Une bonne vieille opposition entre une vision européenne plus élitiste et une façon américaine autodidacte de faire les choses, en quelque sorte. Et le Québec, de ce côté-là des choses, tend vers l’Amérique.
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