Bénin : Kemi Seba, visé par un mandat d’arrêt, dit vouloir « aller au bout de son combat »

L’influenceur panafricaniste et anti-occidental Kemi Seba, visé depuis vendredi 12 décembre par un mandat d’arrêt international pour son soutien à la tentative de putsch au Bénin, a assuré dimanche dans une vidéo très critique du président Patrice Talon qu’il ira « au bout de son combat ».

Jeune Afrique  – Au moment où des mutins affirmaient à la télévision avoir renversé le président béninois Patrice Talon dimanche 7 décembre, Kemi Seba saluait « le jour de la libération » de son pays. Le putsch avait finalement été déjoué dans la journée par l’armée béninoise, qui a reçu l’appui ensuite du Nigeria voisin et de la France.

Depuis cette déclaration, Kemi Seba est poursuivi pour « apologie de crimes contre la sûreté de l’État et incitation à la rébellion » et Cotonou a émis un mandat d’arrêt international. Dans une vidéo de sept minutes, Kemi Seba a réagi dimanche 14 décembre, disant avoir « pris ses précautions », concernant le mandat d’arrêt, sans préciser le pays où il se trouve.

« Tu ne pourras jamais nous arrêter »

« Tu ne pourras jamais nous arrêter […] Nous irons au bout de ce combat », poursuit-il, s’adressant au président Patrice Talon qu’il critique tout au long d’une vidéo, notamment pour sa proximité avec la France.

De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kemi Seba, 44 ans, est à la tête d’une ONG baptisée « Urgences panafricanistes » et est connu pour ses diatribes radicales contre la France et les pouvoirs africains alliés de Paris. Il compte 1,5 million d’abonnés sur les réseaux sociaux et possède un passeport diplomatique octroyé par la junte nigérienne, arrivée au pouvoir par un putsch en 2023. Voisin du Bénin, le Niger mène une virulente politique anti-occidentale et s’est rapproché de Moscou.

Kemi Seba a par ailleurs été déchu de sa nationalité française en 2024 et avait été placé en garde à vue cette même année en France, soupçonné de « liens » avec le groupe paramilitaire russe Wagner.

Au Bénin, plusieurs arrestations ont eu lieu depuis le 7 décembre, d’abord le jour même de plusieurs mutins, puis vendredi avec l’ancien ministre de la Défense et importante figure d’opposition Candide Azannaï qui a été placé en garde à vue pour « complot contre l’autorité de l’État et incitation à la rébellion ». Tôt dimanche matin, Chabi Yayi, le fils de l’ancien président béninois et désormais opposant, Thomas Boni Yayi, a à son tour été interpellé à son domicile, selon des proches. Plusieurs mutins, dont leur leader le lieutenant-colonel Pascal Tigri sont toujours en fuite.

 

 

(Avec AFP)

 

 

 

Source : Jeune Afrique – (Le 14 décembre 2025)

 

 

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