Arts : la foire AKAA à rebrousse-temps

Le salon parisien consacré à l’art contemporain africain, annulé en 2020 à cause du reconfinement, est de retour au Carreau du Temple.

Le Monde – Après une douloureuse annulation de dernière minute, en novembre dernier, pour cause de reconfinement, la foire AKAA (pour « Also Known As Africa »), consacrée à l’art du continent africain et à sa diaspora, revient au Carreau du Temple, à Paris, avec une édition à la voilure réduite, mais une détermination à toute épreuve. Si la mouture 2021 souffre un peu de la comparaison avec celle de 2019, bouillonnante avec une vingtaine de galeries venues du continent africain, elle n’en reste pas moins soignée et offre une belle occasion de découvertes et de rencontres, entre jeunes talents et artistes confirmés.

« C’est une édition importante et dont nous sommes fiers, après deux années pas évidentes. Il y a certes moins de stands, pour des questions de logistique et d’accès à des visas ou à la vaccination, cela a été rock’n’roll, mais notre toute petite équipe a été férocement efficace », résume avec un grand sourire Victoria Mann, la fondatrice et directrice de la foire, dont c’est la 6e édition.

Au rayon des changements, et pour une question de budget, la foire n’investit pas cette année le sous-sol du Carreau du Temple, qui offrait des espaces dédiés à l’édition, au cinéma et à la musique, notamment. En revanche elle propose, plutôt qu’un simple catalogue, un beau livre de circonstance, avec une sélection d’artistes et des textes autour de la thématique du temps, intitulé « A rebrousse-temps », sous la houlette de la directrice artistique de la foire, Armelle Dakouo. « Loin de n’être qu’un effet de mode, le marché de l’art contemporain africain se structure, et se renforce à l’international, les artistes prennent leur place dans les collections et les grandes institutions, et il est important aussi de laisser une trace écrite de cette histoire de l’art qui s’écrit actuellement », souligne Victoria Mann.

Parmi les trente-quatre galeries présentes (plus six en ligne, n’ayant pas pu faire le déplacement), les marchands incontournables, comme les Parisiens Magnin-A et Anne de Villepoix ou le Bruxellois Didier Claes, sont au rendez-vous.

Synergie avec Paris Photo

Parmi les six galeries africaines qui ont fait le voyage, Rhizome, toute jeune galerie d’Alger à la ligne engagée, qui sert aussi de lieu de résidence et de formation, présente deux artistes de la scène algérienne, dont le peintre Bardi, 26 ans, avec des toiles aux couleurs pop et des compositions évoquant Francis Bacon qui viennent commenter l’actualité du pays. Ou encore la dynamique galerie BKhz Gallery, de Johannesburg (Afrique du Sud), qui participe à sa première foire internationale, et présente notamment le peintre montant Wonder Buhle, qui signe l’affiche de l’édition. Partout, la photographie est aussi très présente, et signe d’une synergie entre les deux foires, cinq des galeries d’AKAA sont en parallèle présentes à Paris Photo.

Autre nouveauté : une exposition de la maison britannique de vente aux enchères Bonham, qui se développe à Paris, et fera sa toute première vente d’art contemporain africain ce samedi sur place. Un mélange des genres entre premier et second marché qui peut surprendre, mais qui est amené à se pérenniser, avec un spectre de prix commun, abordables, culminant à 90 000 euros pour les mises en vente côté Bonham.

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Source : Le Monde

 

 

 

 

 

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