Courrier expat  – Dans une analyse publiée par The National, quotidien anglophone d’Abou Dhabi, Mahesh Shahdadpuri, PDG d’une entreprise de recrutement, décrit une transformation profonde du statut des expatriés en Arabie saoudite, désormais intégrée à la stratégie économique de long terme du royaume. Loin d’un recul, le pays reconfigure les rémunérations pour “soutenir la durabilité à long terme, le développement national et un marché du travail compétitif”. L’évolution s’inscrit dans le cadre du programme Vision 2030, qui renforce les compétences locales tout en continuant à attirer des profils étrangers capables d’accompagner les mutations sectorielles, de l’ingénierie à la logistique.

Le modèle de prime historiquement accordé aux travailleurs internationaux se réduit dans certains secteurs, mais sans diminution globale : il s’agit, insiste l’auteur, d’un calcul stratégique et non d’une économie de coût. L’article souligne que “ce changement est motivé par la modernisation des politiques, les initiatives de valorisation du talent local et une attention accrue des employeurs à des structures de main-d’œuvre durables”. Ce mouvement s’étend au Golfe, où les Émirats arabes unis, Bahreïn et Oman adoptent des modèles alignés, notamment dans les industries jugées prioritaires — intelligence artificielle, tourisme, finance ou fabrication avancée.

Dans ce nouveau paysage, le salaire cesse d’être l’argument unique. Des perspectives concrètes d’évolution, des rôles offrant un impact tangible et une stabilité résidentielle lisible pèsent désormais autant que la rémunération de base. Les expatriés qui réussiront seront ceux capables de s’inscrire dans la montée en compétences nationale, en accompagnant les équipes saoudiennes et en transférant leur savoir-faire. Les entreprises, elles, doivent abandonner les stratégies centrées sur la surenchère salariale : “L’Arabie saoudite ne cherche pas à réduire la compétitivité des expatriés, mais à aligner la rémunération sur les compétences, l’impact et les besoins futurs.”