Courrier international – Présidente du Parlement depuis 2021 et membre du tout-puissant Comité exécutif national (NEC) du Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, Nosiviwe Mapisa-Nqakula s’est présentée d’elle-même à un poste de police au sud de la capitale Pretoria tôt dans la matinée.
Elle était sous la menace d’une arrestation depuis plus de deux semaines, les enquêteurs ayant déjà procédé à une perquisition à son domicile dans un quartier cossu de Johannesburg. Mme Mapisa-Nqakula avait déposé après cette fouille une requête en urgence pour empêcher une arrestation qu’elle estimait « illégale » au vu des preuves « minces » rassemblées contre elle. Mais ce recours a été rejeté mardi par la justice.
La juge, siégeant dans un tribunal de Pretoria, a souligné qu’un suspect ne peut « invoquer la faiblesse des charges retenues et empêcher son arrestation » et noté « l’indulgence » des autorités qui lui ont laissé du temps depuis la perquisition.
« Elle doit être présentée devant un tribunal de Pretoria » dans la journée, a indiqué à l’AFP Henry Mamothame, porte-parole du parquet national sud-africain, confirmant l’arrestation de Mme Mapisa-Nqakula tôt dans la matinée.
© AFP L’ex-ministre de la Défense Charles Nqakula (D) arrive au tribunal de Pretoria pour la comparution de son épouse Nosiviwe Mapisa-Nqakula, présidente démissionnaire du Parlement et qui ne figure pas sur la photo,Le 4 avril 2024 |
Selon M. Mamothame, une douzaine de chefs d’accusation de corruption et blanchiment pourraient être retenus contre elle.
Nosiviweme Mapisa-Nqakula, 67 ans, est accusée d’avoir perçu d’importantes sommes d’un contractant militaire lorsqu’elle était ministre de la Défense (2014-2021).
« Je suis innocente »
La veille de son arrestation, la présidente du Parlement a présenté sa démission. Elle a déclaré quitter ses fonctions afin de préserver l’intégrité de l’institution et se concentrer sur l’enquête ouverte contre elle.
« Compte tenu de la gravité des accusations très médiatisées dont je fais l’objet, je ne peux pas continuer à ce poste » au Parlement, a-t-elle expliqué dans sa lettre de démission consultée par l’AFP.
Elle a insisté sur le fait que son retrait n’était « en aucun cas une indication ou un aveu de culpabilité », assurant: « Je maintiens que je suis innocente et je suis déterminée à rétablir ma réputation ».
Mme Mapisa-Nqakula s’était déjà mise en « congé spécial » au lendemain de la perquisition de son domicile.
Cette affaire survient à moins de deux mois d’élections particulièrement à risques pour l’ANC, en perte de popularité notamment en raison d’une image entachée par les affaires de corruption et un climat socio-économique morose.
Johannesburg (AFP)
Source : Courrier international
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