« Mentalité de guerre froide » et « actes d’intimidation » : Xi Jinping et Vladimir Poutine critiquent l’Occident au sommet de Tianjin

L’Organisation de coopération de Shanghaï se tient dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine, ou nucléaire iranien.

– Les présidents chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, s’en sont tour à tour pris à l’Occident, Etats-Unis compris, lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) à Tianjin, lundi 1er septembre, devant une kyrielle de dirigeants eurasiatiques.

Le président chinois a plaidé pour « un monde multipolaire juste et ordonné » ainsi qu’une « gouvernance plus juste et raisonnable », avant de pourfendre une « mentalité de guerre froide et de confrontation de blocs, ainsi que des actes d’intimidation », sans citer les Etats-Unis, alors que les deux pays sont engagés dans une intense rivalité stratégique et ont surenchéri dans les droits de douane réciproques avant d’observer une trêve. Il a présenté l’OCS comme un modèle possible de multilatéralisme, exaltant un « esprit de Shanghaï ».

Son homologue russe a, lui, une nouvelle fois accusé l’Occident d’avoir provoqué le conflit en Ukraine, démarré en février 2022 par l’invasion de l’armée russe. « Cette crise n’a pas été déclenchée par l’attaque de la Russie en Ukraine, elle est le résultat d’un coup d’Etat en Ukraine, qui a été soutenu et provoqué par l’Occident », a-t-il déclaré, imputant la guerre en Ukraine « aux efforts constants de l’Occident pour entraîner l’Ukraine dans l’OTAN ».

Vladimir Poutine a dit sa « reconnaissance » à Recep Tayyip Erdogan pour son rôle de médiateur dans la guerre en Ukraine

Outre MM. Xi et Poutine, l’événement – première édition depuis l’élection de Donald Trump – a rassemblé aussi les présidents iranien, Massoud Pezeshkian, turc, Recep Tayyip Erdogan, et biélorusse, Alexandre Loukachenko, ainsi que les premiers ministres indien et pakistanais, Narendra Modi et Shehbaz Sharif. Il est décrit comme le plus important par sa participation depuis la création de l’OCS en 2001 et s’est tenu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine, ou querelle sur le dossier du nucléaire iranien. Les pays de l’OCS représentent presque la moitié de la population mondiale et 23,5 % du PIB de la planète, et l’organisation est présentée comme faisant contrepoids à l’OTAN.

Le sommet donne aussi lieu à une multitude de rencontres bilatérales. Le président russe s’est entretenu à propos de la guerre en Ukraine avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, exprimant sa « reconnaissance » à Ankara pour son rôle de médiateur dans le conflit. La Turquie a accueilli trois sessions de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine cette année à Istanbul, qui ont « permis de progresser dans la résolution de plusieurs questions pratiques dans le domaine humanitaire », a encore relevé le chef d’Etat russe.

Mais, hormis des accords sur des échanges de prisonniers de guerre et des dépouilles de soldats tués pendant le conflit, ces pourparlers n’ont pas permis de réelles avancées vers la paix. Vladimir Poutine a aussi passé presque une heure à discuter en « face à face » dans sa voiture blindée avec Narendra Modi, avant leur rencontre officielle.

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Source :  Le Monde avec

 

 

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