
Agence de Presse Africaine – M. Sidi Ould Tah, 9ème président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), prend officiellement les rênes de l’institution financière panafricaine, ce 1er septembre 2025, à Abidjan.
La cérémonie de passation des charges entre le président sortant de la Banque africaine de développement (BAD), M. Adesina Akinwumi et M. Sidi Ould Tah, élu le 29 mai 2025, est prévue à 10 heures (GMT, heure locale), au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan. La capitale économique ivoirienne abrite le siège de l’institution monétaire.
M. Sidi Ould Tah est un économiste reconnu et un banquier spécialisé dans le développement transformateur, dont la carrière s’étend sur plus de quatre décennies de leadership à fort impact dans les institutions africaines et internationales.
De juin 2015 à avril 2025, M. Tah était président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Sous son leadership, les actifs de la BADEA ont progressé de 4 milliards à près de 7 milliards de dollars, et l’institution a obtenu la notation de crédit « AA+/AAA »
Durant son mandat, les approbations annuelles ont été multipliées par 12 et les décaissements par huit. M. Tah a élaboré et exécuté la première stratégie décennale de la BADEA (« BADEA 2030 ») et sa vision à long terme (« BADEA 2074 »), s’alignant sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA).
Durant la crise politique du Soudan, il a réussi à transférer le siège de la BADEA de Khartoum à Riyad, démontrant ainsi une audace et des compétences exceptionnelles de gestion de crise. Et ce, pour préserver les actifs de cette représentation de la banque.
Piliers stratégiques
M. Tah a occupé le poste de ministre de l’Économie et des Finances de la Mauritanie, représentant le pays aux Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque africaine de développement, de la Banque islamique de développement, de la Banque mondiale, et de plus de dix institutions de développement.
Son expérience, qui combine l’élaboration de politiques et le financement du développement, lui fournit une compréhension approfondie des besoins gouvernementaux et des capacités institutionnelles pour faire face à tout défi.
Les besoins économiques de l’Afrique nécessitent urgence, ambition élevée et audace pour bien faire les choses. Les quatre piliers stratégiques, déclinés par M. Tah, visent à positionner la BAD comme fournisseur de premier plan et facilitateur de financement du développement pour le continent.
Ces quatre piliers sont : Libérer les ressources financières de l’Afrique (1er); Réformer et consolider la souveraineté financière de l’Afrique (2e); Transformer la démographie en dividende (3e); et Construire des infrastructures résilientes (4e).
Ce banquier émérite hérite d’une banque au capital de 318 milliards de dollars et une notation « AAA » maintenue pendant dix années consécutives. Sous son leadership, la BAD et la BADEA ont renouvelé leur partenariat via un mémorandum d’entente signé en 2017 à Khartoum, au Soudan.
Un banquier avisé
Ould Tah a une maîtrise parfaite de l’arabe, de l’anglais et du français, avec une compétence professionnelle en portugais et en espagnol. Au cours des 50 dernières années, la BADEA a financé plus de 700 projets dans plus de 44 pays africains, avec une valeur totale dépassant six milliards de dollars.
Il a dirigé la croissance de la BADEA, passant de 4 milliards à 7 milliards de dollars d’actifs, avec une notation de crédit AA+/AAA. Sous son leadership, les approbations annuelles de la BADEA ont été multipliées par 12 et les décaissements par huit. Les pays du Golfe persique ont investi plus de 113 milliards de dollars en Afrique en 2022-2023.
Peu après son élection à la présidence de la BAD, M. Ould Tah a été invité à assister à la réunion des pays donateurs du Fonds africain de développement sur la 17ème reconstitution de ses ressources. Il s’est engagé à travailler étroitement avec les pays donateurs et l’équipe de la BAD pour assurer une reconstitution du FAD-17 réussie.
Ce Fonds est le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement qui soutient les 37 pays à faible revenu en Afrique. Le déclin de l’aide internationale et l’impact des tarifs sur les économies du continent pourraient perturber significativement les économies africaines.
Par ailleurs, les pays sont susceptibles de faire face à de fortes pressions inflationnistes en raison de leur dépendance aux importations et de l’affaiblissement de leurs monnaies. Aujourd’hui, les Etats font face à des coûts accrus de service de la dette en devises étrangères, et à la baisse de leurs revenus d’exportation.
Avec son expertise, M. Tah compte apporter les réponses adéquates. Il rejoint la BAD au moment où les économies africaines font preuve de résilience dans un monde qui connaît des défis sans précédent, avec des changements géopolitiques incluant la réduction de l’aide au développement extérieure, et les perturbations commerciales induites par la hausse des tarifs douaniers.
Selon l’édition 2025 du rapport « Perspectives économiques de l’Afrique », la croissance économique du continent devrait passer de 3,3% en 2024 à 3,9% en 2025 et augmenter à 4,0% en 2026. Le rapport note que 21 pays africains devraient dépasser 5% de croissance en 2025, tandis que quatre d’entre eux – l’Éthiopie, le Niger, le Rwanda, et le Sénégal – devraient atteindre une croissance de plus de 7%, soit le seuil nécessaire pour lutter contre la pauvreté et obtenir un développement durable.
Source : Agence de Presse Africaine (APA)
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