Courrier Expat – Les menaces du gouvernement de Donald Trump ont été mises à exécution. Près de 6 000 étudiants étrangers se sont vu refuser leurs visas étudiants, et parmi eux, “4 000 ont été révoqués parce que ces visiteurs’ avaient enfreint la loi” en commettant des délits tels que des agressions, de la conduite en état d’ivresse, des cambriolages et du “soutien au terrorisme”, relève le site de la BBC.

Sur ce dernier point, “le département d’État n’a pas spécifié ce que cela voulait dire”. Et le média public britannique de rappeler que “l’administration Trump a ciblé des étudiants qui ont manifesté en soutien à la Palestine, affirmant qu’ils avaient un comportement antisémite”.

Au-delà du chiffre, qui semble relativement faible au regard du million d’étudiants étrangers qui rentrent chaque année sur le territoire américain, The New York Times fait le constat que “des étudiants de certains pays n’iront pas en cours cet été en raison du ‘travel ban’ du président Trump. D’autres ne réussissent pas à avoir de rendez-vous de visa. Certains sont simplement effrayés. Les universités paniquent.”

Mise au pas

Les restrictions américaines et la promesse de mettre au pas l’ensemble des universités en leur retirant leurs subventions fédérales sont au centre de batailles judiciaires depuis le printemps. Des accords financiers, aux allures de racket, semblent avoir été trouvés. Alors que l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) devrait payer la somme astronomique de 1 milliard de dollars (environ 860 millions d’euros), le gouverneur démocrate de Californie et ennemi revendiqué du président américain, Gavin Newsom, a dénoncé “une tentative d’extorsion de fonds”, rapporte le Los Angeles Times.

Dans ce climat anxiogène, deux pays se sentent particulièrement concernés. Alors que l’Inde et la Chine, avec respectivement 331 000 et 277 000 étudiants, représentent à eux deux près de 50 % des étudiants étrangers venus se former sur le territoire américain, le quotidien new-yorkais s’inquiète : “En Chine et en Inde, il y a eu peu de rendez-vous disponibles pour les visas étudiants ces derniers mois, voire aucun dans certains cas.”

Perte de talents

Et si pour le moment aucun chiffre sur les inscriptions n’est disponible, le New York Times avance des estimations.

“Si les problèmes de visas persistent, les inscriptions de nouveaux étudiants internationaux dans les universités américaines pourraient chuter de 30 à 40 % au total cet automne, soit une perte de 150 000 étudiants.”

De son côté, The Times of India rebondit sur ces chiffres et estime que “l’effet domino s’étend bien au-delà des tableaux d’inscription. Perdre des étudiants étrangers signifie perdre la crème de la crème des chercheurs, ingénieurs et innovateurs. […] Désormais, comme les étudiants tournent le dos à la politique de l’ère Trump, d’autres pays saisissent cette occasion. Les Européens comme les Asiatiques profitent des hésitations américaines.”

Un autre point soulevé par l’ensemble de la presse est le manque à gagner pour l’État fédéral, qui est en train de perdre de l’argent. Selon USA Today, les étudiants étrangers “rapportent 43 milliards de dollars [environ 37 milliards d’euros] par an” à l’économie américaine.