Vendredi 22 août, les Nations unies ont reconnu l’existence d’une famine dans la ville de Gaza.

Dans un rapport, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), l’organisme indépendant de l’ONU qui mesure la faim dans le monde, a expliqué que le territoire avait atteint la phase 5 de son classement, c’est-à-dire “le niveau le plus élevé, caractérisé par la famine, la misère et la mort”. Une situation dénoncée depuis des mois par les organisations humanitaires présentes sur place et qui concernerait plus de 500 000 personnes dans l’enclave palestinienne selon les experts.

La publication de ce rapport a suscité “l’indignation de nombreux pays européens, mais pas des États-Unis, principal soutien d’Israël”, écrit The New York Times.

La Maison-Blanche n’a pas réagi à cette reconnaissance de la famine dans la bande de Gaza par l’organisation internationale, alors même que les auteurs du rapport pointent “que les strictes restrictions israéliennes sur l’aide, entre autres facteurs, sont responsables de la famine”.

Des accusations que l’État hébreu nie en bloc. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a reconnu des “pénuries temporaires”, mais a rejeté toute la responsabilité sur le Hamas, qu’il accuse de détourner l’aide humanitaire.

Une “vraie famine”

“Israël et les États-Unis ont également soutenu leur propre initiative d’aide à Gaza – largement critiquée – dans laquelle des agents de sécurité américains supervisent la distribution de cartons de nourriture sur des sites situés derrière les lignes militaires israéliennes, ajoute le New York Times. Selon les responsables de la santé de Gaza, des centaines de personnes ont été tuées à proximité de ces sites.”

Fin juillet, Donald Trump avait contredit Benyamin Nétanyahou en affirmant l’existence d’une “vraie famine” à Gaza.

Toutefois, aujourd’hui, le New York Times n’est pas surpris par cette absence de réaction de la part du chef d’État américain.

“La publication du rapport a couronné une semaine au cours de laquelle l’administration Trump a soutenu le gouvernement de Benyamin Nétanyahou sur plusieurs dossiers, ou est restée en grande partie silencieuse, alors même que de nombreux alliés d’Israël condamnaient ses actions en des termes de plus en plus sévères”, note le quotidien progressiste.

Pourtant le temps presse. Alors qu’Israël se prépare à lancer une vaste offensive sur la ville de Gaza, la situation pourrait encore s’aggraver. Selon le rapport de l’ONU, la famine pourrait également toucher le centre et le sud de l’enclave d’ici le mois de septembre.