
Au Sénégal, le Parlement a examiné lundi 18 août un projet de loi destiné à lutter contre la corruption et à renforcer la transparence de la vie publique.
Cette législation prévoit également la protection des lanceurs d’alerte, répondant à une promesse de campagne du président Bassirou Diomaye Faye. Ce texte est qualifié d’historique : le Sénégal deviendrait ainsi le premier pays francophone d’Afrique subsaharienne à offrir une protection juridique et sécuritaire aux personnes dénonçant des faits d’intérêt public.
Valoriser la veille citoyenne
Dans un contexte socioculturel où dénoncer peut-être perçu comme une trahison, ce projet de loi marque une rupture. Les autorités sénégalaises cherchent à inverser cette logique et à valoriser la vigilance citoyenne.
Aziz Momar Lô, journaliste d’investigation au Sénégal, explique que « on n’en parle pas assez, mais les lanceurs d’alerte, qu’ils soient anonymes ou non, jouent un rôle crucial en divulguant au public des informations auparavant cachées. Par exemple, un contrat secret d’armement signé par l’État du Sénégal avec un vendeur controversé, Petit Boubey, a été révélé grâce au Consortium des journalistes d’investigation (OCCRP). Ces informations proviennent souvent de personnes à l’intérieur de l’administration ou de chercheurs ayant discuté avec des acteurs clés. Elles sont capitales pour comprendre le débat public. »
Protéger la confidentialité des lanceurs d’alertes
Dans d’autres pays africains, des organisations de la société civile militent pour des lois similaires. C’est le cas du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) au Burkina Faso.
Source : Deutsche Welle (Allemagne) – Le 22 août 2025
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