La science et les différents maîtres soufis / Par Abdel Khadir GUISSÉ

La science et les différents maîtres soufis Avoir des fils et le matériel associé ne fait pas de vous un tisserand capable de sortir des pagnes à la fin de la semaine ou du mois, selon la durée d’un sprint de tissage. La maîtrise de la langue de Shakespeare ne vous donne pas les compétences nécessaires pour décortiquer le codage d’un programme informatique, tout comme l’analyse d’un décryptage en cybersécurité ne peut être faite par un informaticien spécialisé en analyse fonctionnelle. De même, la maîtrise de la langue de Molière, avec toutes ses facettes et subtilités, ne vous donne pas automatiquement les compétences pour comprendre, expliquer ou analyser la science gnostique sans passer par la case de l’initiation. Refuser de voir cette réalité et se cacher derrière des connaissances livresques ou un supposé héritage spirituel familial pour prétendre décortiquer la « Ma‘rifa », la science gnostique à travers la seule maîtrise linguistique, relève de l’enfantillage. Parler de Cheikh Tijani (rta), de Cheikh Ahmad Bamba (rta), ou de Cheikh Yaghouba Sylla (rta), sans expliciter le principe différentiel, en termes de pratique spirituelle, entre ce dernier et son maître, Cheikh Hamahoullah (rta), relève d’une non-maîtrise de la réalité du soufisme en termes d’immersion. Et ce, malgré la maîtrise des langues utilisées (arabe, français ou anglais) pour tenter d’expliquer un domaine qui exige avant tout une initiation mystique. Tout récemment, un professeur ayant lu l’un de nos écrits nous a dit : « il faut comprendre le sens réel et le vécu pour saisir tes textes. » Nous pensons que, malgré son statut de professeur, il a été honnête sur ce point et a perçu la limite du raisonnement intellectuelle à percer la réalité gnostique des soufis. Cette honnêteté est rare, car beaucoup continuent de croire que la compréhension de ces questions relève uniquement du nombre d’ouvrages lus, de la maîtrise du subjonctif ou de l’orthographe. Notre frère Sidi Sanghott (paix à son âme) avait l’habitude de dire : « Sa anda wii a anda, hersinaki. » Par conséquent, être Mukallaf, c’est être apte à imprimer au fond de sa conscience que la science gnostique n’est pas livresque, mais divine. Et il est très facile de reconnaître ceux qui vivent et maîtrisent ce don de Dieu, indépendant de critères préétablis. Avant de finir, nous vous souhaitons un excellent week-end en compagnie de vos proches sans stress et une bonne dose de méditation sur ces lignes. Enfin, lorsqu’il s’agit d’initiation mystique, quel que soit votre maître, le résultat demeure invariable et infalsifiable, même si vous utilisez des termes spécifiques, car il s’agit d’une connaissance pure. Comprendra qui pourra. @Yoo Alla Faabo !

 

 

 

Abdel Khadir GUISSÉ

 

 

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