
Djibril Hamet Ly (1946–2015) était un poète, dramaturge, enseignant et militant culturel mauritanien, reconnu pour son engagement en faveur de la diversité culturelle, des langues nationales et des droits humains.
Parcours et engagement
Né à Loboudou (Daarel Barka), Ly a consacré sa vie à l’éducation et à la culture. Il a fondé l’école Diam Ly à Sebkha, un quartier populaire de Nouakchott, où il promouvait l’enseignement des langues nationales telles que le pulaar, le wolofet le soninké. Il militait pour une Mauritanie inclusive, respectueuse de sa diversité ethnique et linguistique.
Œuvre littéraire
Ly a enrichi la littérature mauritanienne avec des poèmes et des pièces de théâtre en français et en pulaar. Parmi ses œuvres notables figure la pièce « L’Arbre à la cour criminelle », publiée en 2014, qui aborde des thèmes tels que la justice et la protection de l’environnement. Cette pièce a été jouée par des élèves de son école et a reçu le prix de la Communauté Urbaine de Nouakchott en 2012
Engagement politique et droits humains Dans les années 1980, Ly a été arrêté et emprisonné à Oualata pour ses convictions politiques. Il partageait sa cellule avec d’autres intellectuels tels que Tène Youssouf Guèye et Djigo Tafsirou. Durant cette détention, l’écriture est devenue pour lui un exutoire, lui permettant de préserver sa santé mentale face à l’adversité.
Rayonnement international
Grâce à des rencontres avec des artistes et intellectuels, notamment la cinéaste Françoise Dexmier, Ly a participé à des festivals littéraires en France, au Sénégalet au Canada. En 2011, il a contribué au recueil collectif « Quand la sève devient lait », visant à promouvoir la littérature mauritanienne.
Distinctions posthumes
Après son décès le 17 octobre 2015 au Canada, Ly a été honoré par l’Association des Écrivains Sénégalais, qui lui a décerné à titre posthume le Prix Wole Soyinka. Cette distinction reconnaît son rôle pionnier dans l’enseignement des langues nationales et son engagement pour la justice sociale .
Héritage Djibril Hamet Ly laisse un héritage riche, symbolisant la résistance culturelle et l’aspiration à une Mauritanie plurielle. Son œuvre continue d’inspirer les nouvelles générations d’écrivains et d’éducateurs engagés pour une société plus équitable et inclusive.
Mamoudou Baidy Gaye dit Alia
journaliste militant
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